Mais où est passé le Campari ? Enquête sur une disparition mystérieuse… (et rafraîchissante !)
Amis des apéritifs colorés et des saveurs amères qui réveillent les papilles, vous avez peut-être remarqué une étrange absence ces derniers temps. Votre rayon de spiritueux préféré semble orphelin d’une bouteille rouge iconique. Oui, parlons du Campari. Vous vous demandez : mais pourquoi diable ne trouve-t-on plus de Campari dans mon supermarché ? Accrochez-vous à votre verre, car on vous dévoile tout, sans langue de bois (et avec une petite dose d’amertume, forcément).
Campari a déserté les rayons : coup de théâtre ou stratégie bien ficelée ?
Alors, oui, c’est un peu comme si votre barman préféré avait décidé de prendre des vacances inopinées, laissant votre Spritz du dimanche en suspens. La vérité est que Campari a bel et bien choisi de quitter les rayons de la grande distribution. Imaginez-le, tel un artiste qui quitte la scène principale pour mieux se recentrer sur des performances plus intimistes. C’est un peu ça, mais en moins poétique et plus marketing.
La raison de cette disparition n’est pas un complot mondial de pénurie d’oranges amères, ni une soudaine aversion pour la couleur rouge. Non, mes amis, il s’agit d’une stratégie, une « drink strategy » comme disent les experts en costards cravates. Géraud de la Noue, le grand manitou de Campari France, l’a lui-même avoué : « Cela n’a pas été un choix facile mais il le fallait pour reconstruire la marque et recruter de nouveaux consommateurs ». Ah, la reconstruction de marque, tout un programme !
Le Spritz à la rescousse : Campari mise tout sur le cocktail star
Mais reconstruire comment, me direz-vous, en désertant les supermarchés ? C’est là que le Spritz entre en scène, tel un chevalier blanc orangé. Campari a décidé de miser à fond sur ce cocktail star, celui qui fait fureur en terrasse et qui transforme n’importe quel apéro en Dolce Vita improvisée. L’idée est simple, mais fallait-il encore y penser : éduquer le consommateur par le biais du CHR. Késako le CHR ? Cafés, Hôtels, Restaurants, pour les non-initiés. En gros, convaincre les gens au bar, là où l’ambiance est festive et les Spritz coulent à flots.
« C’est dans le CHR que nous pouvons instaurer de nouvelles habitudes et éduquer le consommateur », explique Géraud de la Noue, avec un air convaincu. Imaginez la scène : vous êtes attablé, le soleil brille, un Spritz pétillant arrive sur votre table, et hop, vous voilà conquis par l’amertume élégante du Campari. Bien joué, Campari, bien joué.
Campari, la Belle au Bois Dormant des rayons ?
Il faut dire que Campari ronronnait un peu en supermarché. Avec un taux de pénétration digne d’un agent secret (1% selon le producteur, autant dire personne), et un discours marketing qui avait du mal à se renouveler, la bouteille rouge peinait à séduire les nouvelles générations. Un peu comme une vieille tante un peu ringarde qu’on relègue au fond du buffet. Pas très glamour tout ça.
Alors, plutôt que de végéter discrètement entre les bouteilles de whisky et de rhum, Campari a préféré claquer la porte (enfin, la porte du rayon, pas complètement hein). À partir du 1er avril (et ce n’est pas une blague!), adieu Campari dans les grandes surfaces, ou presque. Seul Monoprix, l’irréductible Gaulois de la distribution, continuera de proposer la boisson italienne. Et encore, avec un format 70cl qui remplace le litre, histoire de ne pas trop nous gâter.
Objectif retour gagnant : Campari prend de l’élan pour mieux revenir
Mais attention, ne croyez pas que Campari a définitivement tiré sa révérence. C’est un retrait stratégique, une pause pour mieux revenir en force. Un peu comme un sportif qui s’éloigne pour prendre de l’élan avant de sauter plus haut. L’objectif est clair : revenir par la grande porte dans quelques années, avec une image rafraîchie et une armée de nouveaux adeptes convertis au Spritz. On imagine déjà le slogan : « Campari is back, and this time, it’s personal… au comptoir ! »
L’exemple Aperol : le cousin qui a réussi son coup
Et pour réussir ce pari audacieux, Campari regarde attentivement son cousin germain, Aperol. Autre pépite italienne du même groupe, Aperol a su conquérir le monde avec son Spritz ensoleillé et sa présence massive dans les bars et restaurants. Résultat : Aperol est partout, tout le temps, et son Spritz est devenu un synonyme d’apéro réussi. Campari rêve secrètement de la même success story, mais avec une touche d’amertume en plus, histoire de se différencier.
Avec une stratégie axée sur le circuit prescripteur (les fameux CHR) et une présence maintenue chez Monoprix, Campari compte bien refaire parler de lui. Alors, la prochaine fois que vous aurez envie d’un Campari, direction votre bar préféré ou chez Monoprix. Et qui sait, dans quelques années, vous retrouverez peut-être votre bouteille rouge chérie dans tous les supermarchés, avec un petit air de star reconquise. En attendant, à la vôtre (avec un Spritz, évidemment) !