Pourquoi appelle-t-on ça une sauce béchamel ?
Ah, béchamel, ce mot qui sonne comme un sortilège de sorcier mais qui en réalité est juste une sauce crémeuse parmi tant d’autres. Pourquoi diable porte-t-elle un nom aussi compliqué ? Plongeons juste un instant dans l’histoire et découvrons ensemble pourquoi la sauce béchamel mérite son titre de noblesse culinaire.
Un peu d’histoire sur la béchamel
Mettons nos costumes d’historien et reculons dans le temps. Imaginez, si vous le voulez bien, l’Italie de la Renaissance. Vous y imaginez des cuisines où les sauces étaient considérées comme des objets d’art – et c’est là que cette fameuse sauce a vu le jour. À l’origine, la béchamel était appelée la « sauce colle » : un nom qui, avouons-le, ne fait pas rêver !
- Elle est née en Toscana, cette belle région italienne, où l’on aimait la cuisine à la fois succulente et… collante. Oui, l’idée était d’avoir une sauce si épaisse qu’elle pourrait coller des ingrédients ensemble avec la force d’un super glue ! Imaginez des pates glissées les une sur les autres, mais sans jamais se séparer.
Les gourmets de l’époque prenaient un plaisir fou à noter dans leurs livres de recettes comment préparer cette consistance collante, qu’ils appelaient la sauce « salsa colla ». Qui aurait cru que le premier nom de la béchamel ferait à ce point référence à une adhérence intense ? D’accord, une petite touche d’authenticité culinaire : ce n’était pas si joli que ça.
Arrivée en France par une reine
En 1533, les chefs de Catherine de Médicis, alors que la France était en pleine effervescence culinaire, ont introduit cette sauce délicate dans le pays. Imaginez un banquet, avec des plats délicats et la béchamel, là, tout frais et crémeux à côté du plat, se mettant à jurer avec les autres sauces typiquement françaises. Ce n’était pas exactement une sauce avec un fort caractère, mais plutôt la petite nouvelle timide du groupe.
- Quand Catherine s’est mariée avec le roi Henri II, elle a décidé de faire voyager un peu de l’Italie vers l’autre côté des Alpes. Ces chefs ont mis le temps pour perfectionner cette création, et c’est ainsi que la « sauce colle » est devenue une sauce digne des tables royales.
Le tournant avec Louis de Béchamel
Mais revenons-en aux Français, qui peinent parfois à montrer leur amour à l’égard de la cuisine italienne. De là est apparu le fameux Louis de Béchamel, véritable personnage de notre histoire gastronomique. Ce steward du roi Louis XIV a non seulement apporté un peps incroyable à la sauce, mais a également décidé de lui donner son propre nom. Qui aurait pensé qu’un steward aurait tant de pouvoir ?
- En un clin d’œil, la sauce a pris une nouvelle identité, et le nom « béchamel » est resté gravé dans nos têtes, nos livres de cuisine, et nos estomacs !
Le coup de pouce de 1651
Nous voici en 1651, l’année où la béchamel reçoit le grand honneur d’être inscrite dans le livre de cuisine Le Cuisinier François. Écrit par François Pierre La Varenne, ce livre est considéré comme une référence dans la gastronomie française. On pourrait dire que c’était comme si la béchamel recevait son premier gros rôle au cinéma – et pas n’importe quel rôle, celui d’une étoile montante dans l’univers culinaire.
- Le livre n’a rien de moins qu’un lancement majestueux pour la béchamel, la faisant passer d’une simple sauce d’accompagnement à une star du plat principal. Sa légèreté et sa polyvalence lui ont ouvert de nombreux horizons, de la lasagne à la Moussaka.
Pour conclure : La béchamel et son héritage
Alors, pourquoi est-ce que cette sauce porte ce nom en particulier ? Tout commence avec ses racines italiennes, son ascension en France grâce à la noblesse et son apogée avec Louis de Béchamel. Ainsi, quand vous verserez un peu de béchamel sur vos gratins, rappelez-vous que vous vous adonnez à une tradition millénaire, impliquant un peu de glue, un soupçon de royauté et une dose de gastronomie.
En fin de compte, la réponse à la question, « Pourquoi appelle-t-on cela une sauce béchamel ? » réside dans une histoire où chaque ingrédient et chaque personnage ont laissé leur empreinte. N’est-ce pas magnifique ?