Pittsburgh à la Carte : Plus qu’une Ville, un Style de Cuisson !
Alors, qu’est-ce que « Pittsburgh » signifie dans le monde culinaire ? Si vous entendez parler de « Pittsburgh » dans une conversation de cuisine, il ne s’agit pas de la charmante ville de Pennsylvanie, mais plutôt d’une manière bien particulière de préparer votre steak. En cuisine, « Pittsburgh » décrit une méthode de cuisson de steak où la viande est saisie à feu vif pour obtenir un extérieur carbonisé tout en conservant un intérieur rouge, voire cru. Imaginez un steak qui a bronzé sur une plage torride, mais qui garde toute sa fraîcheur à l’intérieur. Intriguant, n’est-ce pas ?
Pittsburgh Rare : Le Steak « Bistouri et Barbecue »
Le terme technique, c’est « Pittsburgh rare ». On pourrait le traduire par « saignant façon Pittsburgh ». L’idée, c’est de soumettre votre pauvre steak à une chaleur infernale pendant un temps très court. Résultat ? Une croûte noire et croustillante à l’extérieur qui contraste avec un cœur encore froid et cru. C’est un peu le ying et le yang du steak, le chaud et le froid qui se rencontrent dans votre assiette.
On trouve des synonymes amusants pour cette méthode. On parle de « Blue Steak » (steak bleu), « Chicago-style rare » (saignant façon Chicago) et même, ironiquement à Pittsburgh même, de « black and blue » (noir et bleu). C’est comme si chaque ville voulait revendiquer la paternité de ce steak à la limite de l’incendie.
Pour commander un steak « Pittsburgh style », il faut le préciser. Demandez un steak « Pittsburgh rare » et assurez-vous que votre serveur comprenne bien le concept. Sinon, vous risquez de vous retrouver avec un steak carbonisé à cœur, ce qui n’est pas vraiment l’effet recherché. L’idée, c’est de saisir, retourner, saisir et servir. Rapide, efficace, presque brutal. Le steak n’a même pas le temps de comprendre ce qui lui arrive.
Les Légendes Urbaines de l’Origine du « Pittsburgh Rare »
L’origine de ce style de cuisson est enveloppée de mystères et de légendes plus ou moins crédibles. Accrochez-vous, ça vaut le détour.
La Théorie de l’Abattoir Romantique : Imaginez-vous en pleine Grande Dépression. Un abattoir de Pittsburgh, soucieux de diversifier ses revenus (et peut-être de se débarrasser de quelques vaches un peu trop bavardes), décide d’ouvrir un restaurant. Le concept ? Les riches clients choisissent leur morceau de viande directement… sur une vache vivante ! Ambiance. Pendant que la bête est préparée (discrètement, espérons-le), les clients patientent. Le steak, une fois « prélevé », est rapidement saisi pour des raisons d’hygiène et servi à température corporelle bovine. Voilà, le « Pittsburgh Rare » était né. Romantique, non ?
L’Épopée des Forges Ardentes : Autre théorie, plus industrielle celle-ci. Direction les aciéries de Pittsburgh, hautes températures et rythme effréné. Les ouvriers, affamés par leur labeur, n’avaient que 30 minutes pour déjeuner. Les hauts fourneaux, chauffés à plus de 1100°C, étaient une source de chaleur inépuisable. Ni une ni deux, ils jetaient un steak sur le côté du fourneau (stérile, précisent les sources, ce qui est rassurant). Quelques instants plus tard, ils retournaient la viande. Saisi à l’extérieur, cru à l’intérieur. Repas de champions, prêt en un éclair. Efficace, voire un peu dangereux, mais tellement « Pittsburgh ».
L’Accident Heureux au Restaurant : La version la plus prosaïque raconte qu’un cuisinier maladroit dans un restaurant de Pittsburgh aurait accidentellement carbonisé un steak. Pour sauver la face, il aurait improvisé en expliquant qu’il s’agissait d’une spécialité locale, le fameux « Pittsburgh style ». Les clients, fascinés par l’audace ou peut-être juste affamés, auraient adoré. L’erreur devient tendance, la catastrophe culinaire se transforme en signature. La magie de la restauration.
Le Mythe de la Torche à Soudure : Une rumeur persistante affirme que la méthode originelle utilisait une torche à soudure pour saisir la viande. Imaginez le spectacle : un chef étoilé avec une torche à la main, flamboyant un steak sous les yeux ébahis des convives. Spectaculaire, mais peu probable. À moins que les premiers « Pittsburgh Rare » n’aient été préparés par des soudeurs en reconversion culinaire ? Le mystère reste entier.
Le Secret des Plaques d’Acier Refroidissantes : Enfin, une version plus crédible, rapportée par un employé d’un restaurant Ruth’s Chris Steak House de Pittsburgh, évoque les aciéries et la pratique des ouvriers qui cuisinaient leur steak sur des plaques d’acier en cours de refroidissement. Moins spectaculaire que la torche à soudure, mais plus logique. L’acier, la chaleur, Pittsburgh… le lien est évident.
Le « Pittsburgh » Aujourd’hui : Plus Carbonisé que Cru ?
De nos jours, le terme « Pittsburgh » a un peu évolué. Beaucoup de clients de restaurants l’utilisent pour demander un steak extra-carbonisé à l’extérieur, quelle que soit la cuisson intérieure désirée. C’est devenu un synonyme de « bien brûlé sur le dessus ». Un peu comme si « Pittsburgh » était passé du stade de cuisson rare à celui de simple indication de carbonisation intense. La subtilité originelle s’est un peu perdue en route.
Il existe même une chaîne de restaurants à Minneapolis appelée « Pittsburgh Blue ». Un steakhouse qui met en avant ce type de cuisson. Leur explication sur le menu fait référence aux ouvriers sidérurgistes et à la cuisson sur le fer chaud. Mais à Minneapolis, on ne parle pas de « Pittsburgh rare », mais de « Pittsburgh Blue » ou « black and blue ». « Black » pour le charbon, « blue » pour le cru. Plus simple, mais moins précis.
« Black and Blue » : Le Cousin Germain du « Pittsburgh Rare »
À propos de « black and blue », c’est effectivement un synonyme de « Pittsburgh rare ». On parle aussi de steak « noir et bleu ». L’idée est la même : un extérieur noir comme du charbon et un intérieur presque bleu, c’est-à-dire très saignant. Une expérience culinaire pour les amateurs de sensations fortes.
Pittsburgh, Ville Gourmande : Bien Plus Que le Steak
Si Pittsburgh est célèbre pour son steak « Pittsburgh rare », la ville ne se limite pas à cette seule spécialité. Loin de là ! Pittsburgh, c’est aussi le sandwich Primanti. Imaginez : deux tranches de pain italien, de la viande grillée au choix, du provolone fondu, une salade de chou vinaigrée, des tomates et, cerise sur le gâteau (ou plutôt frite sur le sandwich), des frites ! Oui, des frites dans le sandwich. Pourquoi pas ? C’est Pittsburgh.
Et puis, il y a les classiques apportés par les immigrants européens : pierogies, kielbasa, choux farcis… Une cuisine riche et généreuse, à l’image de la ville. La scène culinaire de Pittsburgh est en pleine effervescence, bien au-delà des clichés et des traditions. Comme la ville elle-même, elle explose de créativité et de saveurs.
Pittsburgh Sports Hot Sauce : Pour Pimenter le Tout
Pour ceux qui aiment quand ça pique, il existe même une sauce piquante « Pittsburgh Sports Hot Sauce ». Au menu : poivrons rouges rôtis, vinaigre, rhum, piments habanero frais, épices, acide citrique, jus de citron vert… De quoi réveiller vos papilles et donner un coup de fouet à votre « Pittsburgh rare » (si vous osez).
Alors, la prochaine fois que vous entendrez parler de « Pittsburgh » en cuisine, vous saurez qu’il ne s’agit pas d’une simple ville, mais d’un style de cuisson audacieux et plein d’histoires (plus ou moins vraies). Et si vous êtes aventureux, laissez-vous tenter par un steak « Pittsburgh rare ». Sensations garanties ! Mais attention, préparez-vous à expliquer le concept à votre serveur. Et surtout, vérifiez qu’il n’a pas confondu « Pittsburgh rare » avec « steak complètement carbonisé ». On ne sait jamais…