La farine de matza, c’est tout simplement de la matza réduite en poudre! Oui, oui, vous avez bien entendu. Ce n’est pas une farine magique venue d’une galaxie lointaine, très lointaine. C’est juste du pain azyme, ce fameux pain plat et croustillant, que l’on a broyé finement. Imaginez un peu, prendre ces grandes galettes sèches et les transformer en une poudre légère et versatile. C’est ça, la farine de matza! Mais attendez, avant de vous imaginer en train de moudre vos propres matzot (si vous en avez sous la main, bien sûr), laissez-moi vous expliquer un peu plus en détail. Parce que, mine de rien, cette farine un peu spéciale a plus d’un tour dans son sac, surtout quand on parle de cuisine, et encore plus quand on évoque certaines traditions culinaires et religieuses. Accrochez-vous, on part à la découverte de la farine de matza, un ingrédient simple, mais étonnamment plein de surprises. Alors, concrètement, qu’est-ce qu’on entend par « matza » ? Pour faire simple, c’est un pain non levé. Oubliez la levure, oubliez le bicarbonate, oubliez tout ce qui fait gonfler et moelleux nos pains habituels. La matza, c’est la simplicité incarnée : de la farine et de l’eau. Et c’est tout. Cette simplicité, c’est ce qui la rend si spéciale, notamment pendant la Pâque juive, Pessah. Pendant Pessah, la matza remplace le pain levé. C’est une tradition très importante, qui commémore la fuite précipitée des Hébreux d’Égypte. Ils n’ont pas eu le temps de laisser lever le pain, alors ils ont emporté avec eux des galettes plates et cuites rapidement. Voilà pourquoi, pendant cette fête, la matza est au centre de toutes les tables. Et c’est là que notre farine de matza entre en jeu. Mais à quoi sert exactement cette farine, me direz-vous ? Eh bien, figurez-vous qu’elle est bien plus polyvalente qu’on ne pourrait le croire. Si vous pensez qu’elle est uniquement réservée à la Pâque juive, détrompez-vous! Certes, elle est indispensable pendant cette période, mais elle a aussi sa place dans nos cuisines tout au long de l’année. L’une des utilisations les plus courantes, et avouons-le, des plus gourmandes, c’est pour la panure. Oubliez la chapelure classique, essayez la farine de matza pour paner du poisson, par exemple. Le résultat est bluffant! Le poisson frit avec une panure de matza, c’est croustillant à souhait, léger et beaucoup moins gras qu’avec une pâte à frire traditionnelle. Croyez-moi, une fois que vous aurez goûté, vous ne reviendrez plus en arrière. C’est un peu comme découvrir que le ketchup va aussi bien avec les frites qu’avec les œufs brouillés : une révélation! Et ce n’est pas tout! La farine de matza, fine de préférence, est aussi parfaite pour la pâtisserie, surtout si vous cherchez des alternatives sans levure. On peut faire des gâteaux, des biscuits, des crumbles… Bon, il faut être honnête, ça ne remplacera pas une bonne génoise bien moelleuse, mais pour des recettes simples et rapides, c’est une option très intéressante. Et puis, pour ceux qui suivent un régime casher pendant Pessah, c’est une aubaine! Il existe même des farines de matza spécialement conçues pour la pâtisserie, garanties casher pour Pessah et surveillées par le rabbinat de Jérusalem, rien que ça! Parlons un peu composition, voulez-vous ? Alors, comme on l’a dit, la base de la matza, c’est la simplicité. Donc, la farine de matza, c’est pareil. En général, elle est faite à 100% de farine de froment et d’eau. Rien de plus, rien de moins. C’est ce qui lui donne ce goût si particulier, un peu neutre, légèrement biscuité. C’est une toile blanche culinaire, prête à accueillir toutes les saveurs. Mais attention, qui dit farine de froment, dit gluten. Donc, si vous êtes intolérant ou sensible au gluten, la farine de matza n’est malheureusement pas pour vous. Dans ce cas, il faudra vous tourner vers d’autres alternatives, comme la farine de sarrasin, par exemple. La farine de sarrasin, elle, est naturellement sans gluten. C’est une des grandes différences entre les deux. La farine de blé classique contient du gluten, tandis que la farine de sarrasin, non. Chaque farine a ses spécificités, ses avantages et ses inconvénients, selon les utilisations et les régimes alimentaires. Et côté nutrition, ça donne quoi ? La farine de matza, comme toute farine, est une source de glucides. Principalement des glucides complexes, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Les glucides complexes, c’est l’énergie à diffusion lente, celle qui nous soutient sur la durée, contrairement aux sucres rapides qui donnent un coup de boost éphémère avant de nous laisser sur les rotules. La farine de matza contient aussi des fibres, ce qui est excellent pour la digestion et la sensation de satiété. Et elle apporte quelques vitamines et minéraux, même si ce n’est pas sa principale richesse. Si on regarde de plus près le tableau nutritionnel (pour 100g, en général, mais ça peut varier légèrement selon les marques), on trouve environ 1,58g de matières grasses, dont seulement 0,3g d’acides gras saturés, ce qui est très raisonnable. La part belle est faite aux glucides, avec environ 78g, dont 2,9g de sucres. Donc, globalement, la farine de matza, consommée avec modération bien sûr, peut s’intégrer dans une alimentation équilibrée. Tout est une question de dosage et de variété, comme toujours en matière de nutrition. Maintenant, parlons un peu des interdictions, ou plutôt des règles d’utilisation, surtout pendant Pessah. On l’a évoqué, pendant cette période, la consommation de pain levé est interdite. Et cela va plus loin que simplement éviter le pain de boulangerie. En fait, toute farine de blé susceptible de lever est proscrite. Pourquoi ? Parce que le risque de transgression, de consommer involontairement du pain levé, est considéré comme trop élevé. Donc, pendant Pessah, on fait le ménage de printemps dans ses placards et on range soigneusement toute farine de blé « classique ». On ne garde que la farine de matza, spécialement conçue pour cette période et préparée avec des précautions très strictes pour éviter toute fermentation. C’est un peu comme un grand nettoyage culinaire, une remise à zéro pour célébrer la Pâque. En dehors de Pessah, bien sûr, ces interdictions n’ont plus cours. On peut utiliser la farine de matza comme on veut, quand on veut. Pour paner un poisson un mardi soir, pour faire un crumble aux pommes un dimanche après-midi, ou simplement pour tester de nouvelles recettes et épater ses amis. La cuisine, c’est l’expérimentation et la découverte, non ? Et la farine de matza, avec sa simplicité et sa versatilité, est un ingrédient parfait pour laisser libre cours à sa créativité culinaire. Alors, la prochaine fois que vous croiserez un paquet de farine de matza dans votre magasin, ne passez pas votre chemin en vous disant « Ah, c’est juste pour Pessah, ça ne me concerne pas ». Non, non, non! Ouvrez votre esprit (et vos placards) à de nouvelles possibilités. Essayez-la pour une panure croustillante, pour un gâteau léger, ou simplement pour remplacer la chapelure dans vos recettes habituelles. Vous pourriez bien être surpris par le résultat. Et qui sait, vous deviendrez peut-être un adepte de la farine de matza, même en plein mois de juillet! Après tout, la gourmandise n’a pas de saison, et les bonnes découvertes culinaires non plus.
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