Les Français mangent-ils du homard ? Plongée hilarante dans l’assiette hexagonale
Ah, la France! Le pays du béret, de la baguette et… du homard ? La question mérite d’être posée, n’est-ce pas ? On imagine souvent les Français avec un verre de vin rouge et un camembert, mais qu’en est-il de ce crustacé à pinces ? Accrochez-vous, car on va lever le voile sur la relation passionnée, et parfois un peu snob, des Français avec le homard.
Oui, absolument ! Les Français mangent du homard, et ils ne font pas les choses à moitié. Oubliez l’image du Français timide devant un plat de fruits de mer. Ici, le homard, c’est une star, une vedette, un peu comme Marion Cotillard au Festival de Cannes, mais en plus… comestible. Et quand on parle de homard en France, on ne parle pas de n’importe quel homard. Non, mesdames et messieurs, on parle du homard bleu breton, le nec plus ultra, le caviar de la mer, la Rolls-Royce des crustacés.
Le homard bleu breton : star incontestée des tables françaises
Imaginez un peu : le homard bleu breton, avec sa carapace d’un bleu profond, presque mystérieux. On dirait un bijou échappé d’un coffre au trésor sous-marin. Contrairement à son cousin nord-américain, plus banal avec sa carapace marron, le homard bleu français a une allure princière. Cette couleur incroyable, c’est grâce à une protéine, la crustacyanine, qui fait des siennes avec un pigment rouge, l’astaxanthine. Résultat ? Un homard bleu nuit, élégant et discret dans les profondeurs, mais qui vire au orange flamboyant une fois cuit. Magique, non ?
Et le goût, alors ? Ah là là, le goût ! Le homard bleu breton, c’est une chair ferme, une saveur intensément sucrée et iodée, un parfum de grand large qui vous transporte directement sur les côtes bretonnes, même si vous êtes coincé dans le métro parisien un jour de grève. Pas étonnant qu’il se vende plus cher que son cousin américain, parfois 4 ou 5 euros de plus au kilo. La rançon de la qualité, paraît-il. Ou peut-être juste un peu de snobisme bien français, qui sait ?
Homard à l’Armoricaine : le classique indétronable… ou presque
Si vous demandez à un Français quel est le plat emblématique à base de homard, il y a de fortes chances qu’il vous réponde : « Homard à l’Armoricaine ! ». Ce plat, c’est un peu le monument national du homard. On évoque les origines bretonnes du homard européen, on parle d’Armorique, l’ancien nom gaulois de la Bretagne… Bref, on se la joue terroir à fond. La recette ? Des morceaux de homard tendres, servis dans l’assiette ou dans leur carapace (selon l’humeur du chef, on ne va pas se mentir), et surtout, une sauce à tomber par terre. Une sauce à base d’estragon, de beurre, de tomate, le tout flambé au cognac. Oui, oui, flambé au cognac ! On ne rigole pas avec le homard à l’Armoricaine.
Mais attention, les temps changent. Si le homard à l’Armoricaine reste un classique, certains chefs, et certains amateurs de homard, commencent à trouver ça un peu…daté. Edward Delling-Williams, chef du Presbytère en Normandie, par exemple, préfère une approche plus minimaliste. Lui, il grille le homard au barbecue et le sert sur une brioche avec une mayonnaise gingembre fumé. Plus simple, plus moderne, plus… instagrammable, peut-être ? Nicolas François, chef de l’Auberge des Grottes en Normandie, est sur la même longueur d’onde. « On l’assaisonne avec du beurre et on le cuit au four très chaud pendant sept ou huit minutes », explique-t-il. « Pour moi, c’est la meilleure façon de le déguster ». Visiblement, la sauce armoricaine, aussi délicieuse soit-elle, risque de masquer un peu trop le goût subtil du homard bleu.
Le homard à toutes les sauces (ou presque)
Alors, comment les Français aiment-ils manger leur homard, finalement ? Eh bien, il y en a pour tous les goûts. Les puristes vont privilégier une cuisson simple, à la vapeur, au four, ou à la plancha, pour savourer pleinement la chair délicate du homard bleu. Un peu de beurre salé, un filet de citron, et c’est le paradis. D’autres vont se laisser tenter par des recettes plus élaborées, comme le homard Thermidor, gratiné au four, ou encore le homard Newburg, une préparation crémeuse et onctueuse. Et puis il y a les audacieux, ceux qui osent le homard en salade, en risotto, en burger, voire même en glace (oui, oui, ça existe, mais on ne garantit pas le résultat). Bref, le homard en France, c’est un peu comme la mode : chacun fait ce qu’il veut, du moment que c’est fait avec style et, si possible, avec un bon vin blanc.
Le homard breton : une affaire de terroir… ou de marketing ?
Le homard bleu est souvent appelé « homard breton ». Mais attention, il y a un petit mystère derrière cette appellation. En réalité, il n’y a pas d’appellation d’origine protégée (AOP) « homard breton », comme pour le Champagne ou le Roquefort. Le homard bleu est pêché un peu partout, de l’Irlande à Calais. Alors, pourquoi « breton » ? Peut-être parce que la Bretagne, c’est la destination vacances préférée des Parisiens, suggère malicieusement le pêcheur normand Delacour. Un peu comme si on appelait « croissant parisien » un croissant fabriqué à Lille. L’important, c’est que ça sonne bien, non ?
Pêche durable et homard bleu : un mariage possible ?
La pêche, c’est un métier difficile, surtout quand on veut préserver les ressources de la mer. Delacour, pêcheur en Normandie, fait partie de ces irréductibles qui continuent à pêcher le homard bleu de manière artisanale et durable. Il utilise des méthodes de pêche ancestrales, respectueuses de l’environnement. Et malgré les difficultés, les prix parfois bas imposés par les intermédiaires, il continue à fournir les restaurants et les particuliers en homard bleu de qualité. Chapeau bas !
Et bonne nouvelle, il semblerait que les populations de homard se portent plutôt bien, voire même mieux qu’avant. Le changement climatique aurait même un effet positif sur leur reproduction, qui passerait de deux à trois cycles par an. Alors, on peut se faire plaisir avec un bon homard bleu, de temps en temps, sans trop culpabiliser. Avec modération, bien sûr, et en privilégiant les pêcheurs engagés dans une démarche durable. C’est bon pour la planète, et c’est encore meilleur pour le goût.
Le homard et la pomme : un duo normand inattendu
Pour finir sur une note gourmande et un peu surprenante, saviez-vous que le homard et la pomme se marient à merveille ? Le chef Delling-Williams, toujours lui, propose une sauce simple à base de cidre et de crème pour accompagner le homard. Un clin d’œil à la Normandie, région de la pomme et du homard. Et dans son bar de plage, le West Bar à Pirou, il prévoit de servir des lobster rolls avec du homard bleu, bien sûr, mais aussi des pommes, du gingembre fumé et des poireaux crus. Original, non ?
Alors, la prochaine fois que vous vous demanderez si les Français mangent du homard, vous aurez la réponse. Et vous saurez même comment ils l’aiment, d’où il vient, et avec quoi ils l’accompagnent. Le homard en France, c’est bien plus qu’un simple plat. C’est une histoire, une tradition, un art de vivre. Et surtout, c’est délicieux ! Alors, à vos pinces, prêts, dégustez !