Mais pourquoi diable les Américains disent-ils « Parmesan » ? Le mystère enfin dévoilé !
Vous vous êtes sûrement déjà posé la question en dégustant une bonne assiette de pâtes, saupoudrée de ce fromage râpé qui parfume si bien nos plats. Pourquoi donc, ces Américains, toujours prêts à simplifier les choses (n’est-ce pas ?), appellent-ils le Parmigiano Reggiano, ce joyau italien, simplement « Parmesan » ? La réponse, mes amis, est un mélange d’histoire, de géographie et, osons le dire, d’un zeste de paresse linguistique ! Accrochez-vous, on part en voyage au cœur du fromage et des appellations contrôlées !
Parmigiano Reggiano : un nom protégé, comme un trésor national
Commençons par la base. Imaginez un trésor, précieusement gardé. Le Parmigiano Reggiano, c’est un peu ça. Son nom est protégé, blindé même, par des lois européennes et italiennes super sérieuses. On parle d’Appellation d’Origine Protégée, ou AOP, ou PDO en anglais, pour les intimes. C’est un peu comme un badge de qualité, un label « fait avec amour et selon les règles ». Pourquoi un tel déploiement de force ? Parce que le vrai Parmigiano Reggiano, le seul, l’unique, est fabriqué dans une zone géographique bien précise, en Italie, entre Parme et Reggio Emilia, d’où son nom, Parmigiano Reggiano, logique, non ?
Pour nous, francophones, le lien est assez clair : Parmigiano… Parme… C’est limpide comme de l’eau de roche ! Le fromage vient de Parme, donc on l’appelle Parmesan. Simple, efficace, français quoi ! Mais alors, pourquoi cette simplification américaine ? Pourquoi ce raccourci audacieux ?
« Parmesan » à la sauce américaine : quand la simplification devient la norme
Sortons des frontières européennes, là où les lois sur les appellations sont un peu… disons, plus souples. Hors Union Européenne, le terme « Parmesan », c’est un peu open bar ! On peut l’utiliser pour désigner des imitations, des copies, des fromages qui ressemblent de loin au Parmigiano Reggiano, mais qui n’ont pas la même âme, ni le même pedigree. Aux États-Unis, « Parmesan » est devenu un terme générique, un peu comme « Sopalin » pour essuie-tout, vous voyez l’idée ? Il désigne tout fromage à pâte dure, de type italien, qu’on râpe allègrement sur les pâtes.
Un expert, un certain Schuman, balance même une vérité qui pique un peu : « L’immense majorité du parmesan vendu aux États-Unis est en réalité produit industriellement en blocs ». Imaginez-vous, des blocs de « parmesan » industriel ! On est loin des meules artisanales, affinées avec amour dans des caves italiennes. La méthode de fabrication aussi diffère. Pour le Parmigiano Reggiano, on sale les meules lentement dans un bain de saumure, puis on les laisse sécher et vieillir patiemment en cave. Le « parmesan » américain, lui, est souvent salé directement, sans passer par la case « bain de sel ». C’est plus rapide, moins cher, mais le résultat n’est pas le même, soyons honnêtes.
Parmigiano Reggiano contre « Parmesan » : le match des titans (du fromage)
Alors, quelles sont les différences concrètes entre le vrai Parmigiano Reggiano et le « Parmesan » américain ? C’est un peu comme comparer une Ferrari à une voiture de monsieur tout-le-monde. Les deux roulent, certes, mais l’expérience n’est pas la même ! Le Parmigiano Reggiano, c’est une symphonie de saveurs, un goût complexe, fruité, avec des notes de noisette, et une texture granuleuse qui fond en bouche. Le « Parmesan » américain, lui, est souvent plus fade, plus salé, avec une texture plus uniforme et moins intéressante. Disons-le clairement, c’est un peu comme comparer un grand vin à une piquette. Les deux sont du vin, mais…
Comment alors être sûr de ne pas se faire avoir ? Comment reconnaître le vrai du faux ? C’est simple ! Le véritable Parmigiano Reggiano porte des marques distinctives, comme un passeport de fromage. Il est étiqueté « fabriqué en Italie » ou « de Italie », et arbore fièrement le logo AOP, ce fameux badge de qualité. Cherchez ces indices, c’est votre garantie d’authenticité. Si vous voyez juste « Parmesan », sans mention d’origine, méfiez-vous, c’est probablement un imposteur !
Au-delà du Parmesan : la famille des fromages italiens à pâte dure
Et si on explorait un peu la famille élargie du Parmigiano Reggiano ? Car il n’est pas seul sur l’échiquier des fromages italiens à pâte dure. Il a des cousins, des frères, des amis, tout aussi savoureux, mais avec leur propre personnalité. Le Grana Padano, par exemple, est un fromage italien très proche du Parmigiano Reggiano. Ils se ressemblent comme deux gouttes de lait, mais le Grana Padano est un peu plus doux, un peu moins intense en goût. C’est une excellente alternative, plus abordable aussi, si vous voulez vous faire plaisir sans casser la tirelire.
Et puis, il y a le Pecorino Romano, un fromage à pâte dure, mais fabriqué à partir de lait de brebis, et non de vache. Son goût est plus prononcé, plus salé, avec des notes animales. Parfait pour relever des plats de pâtes typiques de la cuisine romaine, comme les cacio e pepe ou les carbonara. Enfin, pour les aventuriers du goût, il existe le Reggianito, un fromage argentin, inspiré du Parmigiano Reggiano. Moins connu, mais qui mérite le détour si vous croisez sa route.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez quelqu’un parler de « Parmesan », vous saurez qu’il y a anguille sous roche, surtout si la personne est américaine ! N’hésitez pas à la reprendre avec un sourire entendu et à lui expliquer la subtilité de l’appellation Parmigiano Reggiano. Vous passerez pour un expert en fromage, et qui sait, vous aurez peut-être droit à une dégustation de vrai Parmigiano Reggiano en guise de remerciement ! À vos râpes, prêts, parmesanez (avec modération, ou pas) !