Mais au fait, c’est quoi le Kawaii au Japon ? Plongée hilarante dans le mignon !
Vous vous demandez ce qui se cache derrière ce mot qui revient sans cesse quand on parle du Japon : kawaii ? Accrochez-vous, car on va décortiquer ensemble ce phénomène culturel nippon, et croyez-moi, ça va être… comment dire… *mignon* à souhait ! Alors, concrètement, c’est quoi « kawaii » ? Eh bien, en japonais, かわいい ou 可愛い ([kawaiꜜi]), ça veut dire tout simplement « mignon » ou « adorable ». Mais attention, kawaii, c’est bien plus qu’un simple adjectif ! C’est une véritable institution, un pilier de la culture pop japonaise. Imaginez un monde où la douceur, l’innocence enfantine, le charme et la simplicité règnent en maîtres. Vous y êtes ? Bienvenue dans l’univers kawaii !
Kawaii : Plus qu’un mot, un art de vivre (et de consommer !)
Le kawaii, c’est une esthétique à part entière. Pensez couleurs pastel, formes arrondies, et tout ce qui évoque la vulnérabilité. Des grands yeux de biche aux petites bouches en cœur, tout est fait pour attendrir. Et ça marche du tonnerre ! Le kawaii a envahi tous les aspects de la société japonaise : des jouets aux idols (ces stars de la pop ultra-mignonnes), en passant par la mode (avez-vous déjà entendu parler du style Lolita ?), la publicité et le design de produits. En gros, si c’est mignon, c’est kawaii !
L’histoire secrète du Kawaii : Des rougissements aux lapins géants
L’origine du mot « kawaii » est assez amusante. Figurez-vous qu’il vient de l’expression 顔映し (kao hayushi), qui signifie littéralement « le visage (est) rougeoyant ». On utilisait ça pour parler de quelqu’un qui rougissait, un peu comme quand on est timide ou amoureux. Avec le temps, le sens a évolué vers « mignon » ou « joli », et la prononciation a glissé de かわゆい (kawayui) à かわいい (kawaii). On l’écrit souvent en hiragana (かわいい), mais on utilise aussi les kanjis 可愛い, qui, attention les yeux, signifient littéralement « capable d’aimer/d’être aimé, peut/pourrait aimer, aimable ». Tout un programme ! Et l’histoire du concept kawaii ne date pas d’hier ! On en retrouve des traces dès le Livre de l’Oreiller de Sei Shōnagon, écrit entre le Xe et le XIe siècle. Dans la section « Choses jolies », elle mentionne déjà des trucs qui correspondent parfaitement à notre idée moderne du kawaii. Un visage d’enfant dessiné sur un melon, par exemple. Déjà à l’époque, le mignon avait la cote ! Mais la culture kawaii telle qu’on la connaît aujourd’hui est vraiment née de la culture des jeunes filles japonaises, surtout après la création des écoles secondaires pour filles en 1899. C’est là que tout a commencé à mijoter…
L’écriture Kawaii : Quand les cœurs et les étoiles envahissent les cahiers
Dans les années 1970, le phénomène kawaii prend une tournure inattendue : l’écriture ! Les adolescentes japonaises se mettent à développer un style d’écriture « mignon ». Imaginez : des traits latéraux, souvent au crayon mécanique, des gros caractères ronds, et surtout, des petits dessins partout ! Des cœurs, des étoiles, des émoticônes, des lettres de l’alphabet latin… C’était la fête du gribouillis adorable ! Évidemment, ce style d’écriture a fait un tollé. Beaucoup d’écoles l’ont carrément interdit. Trop mignon, c’était donc illégal ? Heureusement, dans les années 1980, cette écriture kawaii a été récupérée par les magazines, les BD, et surtout, la publicité. C’est devenu un argument de vente imparable, surtout pour les jouets et les « accessoires mignons ». Les marques ont vite compris le pouvoir du kawaii !
Le Kawaii en japonais : Un mot pour toutes les sauces (roses et pailletées)
Le mot « kawaii » est super pratique en japonais. On peut l’utiliser dans plein de situations. Pour décrire une esthétique, bien sûr, mais aussi pour faire un compliment, ou juste pour ajouter une touche agréable et sympathique à une conversation. C’est un peu le « trop chou » à la japonaise, mais en beaucoup plus omniprésent. Voici un petit tableau pour vous aider à conjuguer « kawaii » comme un pro :
Forme | Japonais | Romaji | Français |
---|---|---|---|
Présent | かわいい | kawaii | mignon |
Présent négatif | かわいくない | kawaikunai | pas mignon |
Passé | かわいかった | kawaikatta | était mignon |
Passé négatif | かわいくなかった | kawaikunakatta | n’était pas mignon |
Vous voyez, c’est facile comme bonjour (et mignon comme un chaton) !
Le royaume des produits Kawaii : De Hello Kitty à Pikachu, la mignonnerie conquérante
Si vous pensez « kawaii », vous pensez forcément « produits dérivés ». Et vous avez raison ! Tomoyuki Sugiyama, l’auteur de Cool Japan, explique que la mode mignonne au Japon remonte à l’époque Edo, avec la popularité des netsuke (ces petites sculptures traditionnelles). Mais c’est surtout l’illustrateur Rune Naito qui a vraiment lancé la vague kawaii, avec ses dessins de filles aux grands yeux et de personnages d’animaux pour les magazines féminins japonais des années 1950 à 1970. On lui doit beaucoup ! Grâce à cette tendance, des entreprises comme Sanrio ont explosé. Vous connaissez forcément Hello Kitty, l’icône kawaii par excellence ! Les années 1980 ont aussi vu l’arrivée des idols mignonnes, comme Seiko Matsuda, qui a popularisé le style à grande échelle. Le kawaii est devenu un business ultra-lucratif, et ça continue encore aujourd’hui.
L’esthétique Kawaii : Adieu le raffiné, vive le mignon !
Soichi Masubuchi, dans son livre Kawaii Syndrome, affirme que le mignon et le soigné ont pris le dessus sur les anciennes esthétiques japonaises, plus axées sur la beauté et le raffinement. En gros, le kawaii a détrôné l’élégance classique. En tant que phénomène culturel, la mignonnerie est de plus en plus acceptée au Japon comme un élément à part entière de l’identité nationale japonaise. C’est presque une fierté nationale, un peu comme la Tour Eiffel pour les Français, mais en version plus douce et pelucheuse.
La beauté Kawaii : Grands yeux et innocence de façade (ou pas)
Au Japon, être mignon, c’est un atout, que ce soit pour les hommes ou les femmes. Une étude de la marque de cosmétiques Kanebo a même montré que les Japonaises dans la vingtaine et la trentaine préféraient le look mignon, avec un visage rond et enfantin. Elles jouent aussi sur l’innocence pour renforcer cette image de mignonnerie. Les grands yeux sont un signe d’innocence, du coup, beaucoup de Japonaises essaient d’agrandir leurs yeux avec du maquillage, des lentilles de contact, ou même la chirurgie esthétique. Tout ça pour être toujours plus kawaii !
Les Idols Kawaii : Usines à rêves (mignons)
Les idols japonaises (アイドル, aidoru) sont des personnalités médiatiques, souvent adolescentes ou jeunes adultes, considérées comme particulièrement attirantes ou mignonnes. Pendant une période qui peut aller de quelques mois à quelques années, elles apparaissent régulièrement dans les médias : chanteuses de groupes pop, actrices de séries télé, mannequins pour des magazines, égéries de publicités… De véritables produits marketing sur pattes, mais avec un capital mignonnerie maximal. Speed, Morning Musume, AKB48, et Momoiro Clover Z sont des exemples de groupes d’idols super populaires au Japon dans les années 2000 et 2010. Des machines à tubes (et à sourires ultra-bright) !
La mode Kawaii : Quand le dressing devient une cour de récré
La mode kawaii, c’est un univers à part entière. Il y a des styles pour tous les goûts (mignons, bien sûr) : * Lolita : Le style Lolita, c’est un peu le summum de la mignonnerie vestimentaire. Inspiré de la mode victorienne et de l’époque rococo, avec une touche gothique, les filles qui adoptent ce style cherchent à ressembler à des poupées de porcelaine. Dentelle, rubans, nœuds, volants, bloomers, tabliers, jupons à froufrous… C’est l’overdose de sucre et de dentelle ! Il existe plein de sous-catégories : Gothic Lolita, Kuro Lolita, Shiro Lolita, Military Lolita… Et même Casual Lolita pour les conventions d’anime aux États-Unis. * Decora : Le style Decora, c’est l’art de l’accumulation. Le principe, c’est de porter le plus d’accessoires possible sur soi. On se décore de la tête aux pieds ! Le but, c’est de devenir le plus coloré et le plus excentrique possible. Avec toutes ces couches d’accessoires, le look final est souvent très enfantin. C’est un peu le carnaval permanent, mais en version kawaii. * Fairy Kei : Le style Fairy Kei, c’est un retour aux années 1980, avec une ambiance rêveuse et nostalgique. On mélange les couleurs pastel, les motifs d’anges, les jouets, et tous les éléments mignons possibles et imaginables. On pioche dans les jouets occidentaux des années 1980 et du début des années 1990 : Polly Pocket, Mon Petit Poney, Charlotte aux Fraises, Rainbow Brite, Popples, Lady Lovely Locks, Barbie, Wuzzles, Care Bears… Un véritable revival de la cour de récréation, mais en version mode. * Kimo-kawaii/Yami-kawaii : Le Kimo-kawaii, ou « mignon-glauque » en japonais, c’est un mélange détonnant entre l’esthétique kawaii et des éléments d’horreur et de macabre. Un peu comme un clown flippant, mais en version plus douce. Le Yami-kawaii, ou « mignon-malade », est apparu au milieu des années 2010 pour mettre en avant les thèmes de la santé mentale, de la vulnérabilité et de la noirceur émotionnelle à travers la mode. C’est le kawaii qui déprime, en gros.
Les hommes Kawaii : Quand le rose et les paillettes ne connaissent pas de genre (enfin, presque)
Même si la mode kawaii est surtout portée par les femmes, certains hommes s’y mettent aussi. Mais attention, les hommes qui portent des accessoires kawaii « masculins », c’est encore rare. En général, les hommes qui s’intéressent au kawaii préfèrent se travestir en femmes kawaii : perruques, faux cils, maquillage, vêtements féminins… C’est le total look ! Certaines pop stars et acteurs japonais, comme Takuya Kimura (du groupe SMAP), ont aussi les cheveux longs et un look androgyne, ce qui contribue à brouiller les pistes. On note aussi que les hommes japonais aspirent souvent à un look néoténique, c’est-à-dire avec des traits juvéniles. En résumé, le kawaii, c’est pour tout le monde, mais surtout pour les femmes… et les hommes qui veulent ressembler à des femmes mignonnes !
Les produits Kawaii : Du chewing-gum aux avions Pokémon, la mignonnerie à tous les étages
Le concept kawaii a influencé une quantité incroyable de produits. Même les bonbons ! Prenez les Hi-Chew, les Koala’s March ou les Hello Panda, tous ces snacks sont conçus pour être aussi mignons que bons. Pour rendre un produit kawaii, on ajoute des motifs mignons : des cœurs, des fleurs, des étoiles, des arcs-en-ciel… C’est la recette magique ! Beaucoup d’entreprises, petites et grandes, utilisent des mascottes mignonnes pour promouvoir leurs produits et services. Pikachu, le personnage de Pokémon, décore même les avions de la compagnie ANA (les Pokémon Jets). La banque Asahi utilisait Miffy (Nijntje), le petit lapin des livres pour enfants néerlandais, sur ses distributeurs automatiques et ses cartes de crédit. Et les préfectures japonaises, ainsi que beaucoup de villes et d’institutions culturelles, ont des mascottes mignonnes appelées yuru-chara pour promouvoir le tourisme. Kumamon, la mascotte de la préfecture de Kumamoto, et Hikonyan, la mascotte de la ville de Hikone, sont parmi les plus populaires. En bref, le kawaii est partout, et il n’est pas prêt de s’arrêter ! Alors, vous voilà un peu plus calés sur le kawaii. Ce n’est pas juste un mot, c’est un phénomène culturel complexe et fascinant, qui a envahi tous les aspects de la vie au Japon. Et si vous trouvez tout ça un peu… mignon, c’est normal, vous êtes en train de succomber au charme irrésistible du kawaii !