Quelle est donc cette fameuse lettre « P » pour désigner la crevette ? Mystère et boules de gomme !
Ah, la question existentielle qui taraude l’esprit des fins gourmets et des curieux de la mer : quel est donc ce mot en « P » pour parler de la crevette ? Accrochez-vous bien, car la réponse est aussi simple que déroutante : c’est… PRAWN ! Oui, oui, vous avez bien lu. Prawn. Un mot qui sonne un peu comme un juron de pirate, avouons-le. Mais derrière ce terme mystérieux se cache une histoire de crustacés, de langage et de géographie, plus épicée qu’une bisque de homard.
Crevette ou Prawn : le grand débat des océans (et de la langue)
Alors, pourquoi cette complication ? Pourquoi deux mots pour ce qui ressemble quand même furieusement à la même bestiole ? C’est là que les choses se corsent, comme une mayonnaise qui tourne en plein mois d’août. En réalité, mes chers amis, la distinction entre « prawn » et « shrimp » (le mot anglais habituel pour crevette) est un véritable micmac linguistique, une joyeuse pagaille qui rendrait un linguiste chauve en moins de deux.
Figurez-vous que ces termes, « shrimp » et « prawn », sont des appellations communes, des surnoms affectueux que l’on donne à ces petites bêtes marines. Scientifiquement parlant, ils n’ont aucune valeur, nada, que dalle ! C’est un peu comme appeler votre chat « minou » ou « gros matou » : c’est mignon, mais ça ne change rien à sa classification biologique. On parle ici de termes vernaculaires, de mots du peuple, qui varient joyeusement selon les régions et les humeurs.
Et c’est là que le bât blesse, ou plutôt, que la carapace craque. Au fil des siècles, l’usage de ces mots a joyeusement valdingué, s’est mélangé, s’est perdu dans les méandres de la langue. Aujourd’hui, autant vous dire que « shrimp » et « prawn » sont quasiment interchangeables. C’est un peu comme bonnet blanc et blanc bonnet, sauf que là, c’est crevette blanche et crevette… euh… blanche aussi, en fait.
Prawn par-ci, Shrimp par-là : une affaire de taille ? (et de pays !)
Bon, si on creuse un peu, on trouve quand même quelques petites tendances, des usages régionaux qui tentent timidement de mettre de l’ordre dans ce joyeux bazar. En gros, l’idée reçue, c’est que le « prawn » serait une crevette plus grosse, plus costaude, la version XXL de la « shrimp » un peu plus fluette. Imaginez un peu : la « shrimp », c’est la ballerine gracieuse, et le « prawn », le rugbyman baraqué. Enfin, en théorie…
Cette association de « shrimp » avec la petitesse est tenace, comme une moule accrochée à son rocher. Du coup, quand on parle de « jumbo shrimp » (crevettes géantes), ça sonne un peu comme un oxymore, une blague de mauvais goût. Alors que « jumbo prawns » (prawns géantes), là, ça passe crème, c’est tout de suite plus crédible, plus sérieux. La logique, vous dites ? Quelle logique ? On parle de crevettes, voyons !
Si vous vous trouvez au Royaume-Uni, en Irlande ou dans un pays du Commonwealth (ces anciennes colonies britanniques qui ont gardé un petit accent so british), vous entendrez plus facilement parler de « prawns ». Là-bas, « prawn » est le terme roi, la star du rayon crustacés. En Amérique du Nord, par contre, « shrimp » règne en maître, « prawn » se fait plus discret, un peu timide, réservé aux crevettes d’eau douce ou aux spécimens vraiment balaises.
En Nouvelle-Zélande, ils ont même une petite règle empirique, un genre de pense-bête pour ne pas s’emmêler les pinceaux (ou plutôt, les antennes). En gros, ils disent : « Shrimp, c’est petit, environ 7-8 cm maximum, pêché au filet en eau peu profonde. Prawn, c’est plus grand, jusqu’à 30 cm, attrapé au piège ou au chalut. » Simple, non ? Enfin, simple… si on oublie toutes les exceptions et les cas particuliers !
Étymologie et taxonomie : on plonge dans les abysses des mots
Pour comprendre un peu mieux ce charivari linguistique, penchons-nous un instant sur l’origine de ces mots. « Shrimp » nous vient du moyen anglais « shrimpe », qui évoque l’idée de se contracter, de se rider. Imaginez une petite crevette qui se recroqueville sur elle-même, et vous aurez l’image. « Prawn », c’est plus mystérieux. On sait juste que le mot est apparu en Angleterre au début du XVe siècle, sous des formes un peu étranges comme « prayne », « praine » ou « prane ». L’ancêtre du « prawn » moderne, en somme.
Si on jette un coup d’œil du côté de la science, de la taxonomie (la science qui classe les espèces vivantes, pour ceux qui auraient séché les cours de SVT), on s’aperçoit que les études européennes sur les crevettes et les prawns ont été façonnées par deux espèces emblématiques : la crevette grise commune, Crangon crangon, et la crevette rose commune, Palaemon serratus. La première a été classée en 1758 par le célèbre Carl von Linné, le père de la taxonomie moderne, et la seconde en 1777 par un certain Thomas Pennant. Des noms qui ne vous disent peut-être rien, mais qui ont façonné notre façon de parler des crevettes.
Parfois, on entend parler de « vraie crevette » ou de « vrai prawn ». C’est un peu comme dire « le vrai cassoulet de Castelnaudary » ou « la vraie pizza napolitaine ». Chacun a sa propre idée de ce qui est « vrai » ou « faux », mais scientifiquement, ça ne veut pas dire grand-chose. Ces expressions sont subjectives, personnelles, et n’ont pas leur place dans les publications scientifiques, qui préfèrent des termes plus précis et moins ambigus.
Alors, crevette ou prawn ? La réponse (enfin !)
En résumé, mes chers amis, la réponse à la question fatidique « Quel est le mot en P pour crevette ? » est donc « Prawn ». Mais attention, ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air ! La distinction entre « shrimp » et « prawn » est floue, variable selon les régions, et surtout, elle n’a aucune base scientifique solide. Aujourd’hui, les deux termes sont presque synonymes, interchangeables, comme deux vieux copains qui se tapent dans le dos.
Alors, la prochaine fois que vous commanderez des crevettes au restaurant, ou que vous les achèterez au marché, ne vous prenez plus la tête avec « shrimp » ou « prawn ». Appelez-les comme vous voulez, l’important, c’est de les déguster avec plaisir ! Et si quelqu’un vous regarde de travers parce que vous avez dit « prawn » au lieu de « shrimp », ou inversement, souriez-lui gentiment et expliquez-lui que dans le grand océan de la langue, il y a de la place pour tout le monde, même pour les mots un peu farfelus comme « prawn ». Sur ce, bon appétit, et à la vôtre ! (avec un petit verre de blanc, ça va sans dire).