Quel est le problème avec les morilles ? La rançon de la gloire, pardi !
Ah, les morilles ! Ces champignons sauvages, délicats et ô combien convoités… Mais quel est donc le problème avec ces stars des sous-bois ? Le problème, mes amis, c’est qu’elles sont victimes de leur succès ! Victimes de leur rareté, de leur goût exquis et de cette quête passionnée, parfois obsessionnelle, qu’elles suscitent chaque printemps. Accrochez-vous, on décortique ensemble les petits tracas (et les grands bonheurs) liés à la morille.
La morille : star capricieuse et inaccessible ?
Soyons clairs dès le départ : la morille, ce n’est pas le champignon de Paris que vous trouvez sagement rangé en barquette au supermarché. Non, la morille, c’est une diva sauvage, une légende culinaire qui se mérite.
Un délice qui ne se cultive pas (encore !)
Contrairement à ses cousins plus dociles, la morille refuse obstinément de se laisser domestiquer. Elle garde jalousement ses secrets de pousse, défiant les cultivateurs les plus acharnés. Résultat ? On ne la trouve que dans la nature, à l’état sauvage. Ce qui, avouons-le, ajoute un sacré piment à la dégustation ! Imaginez la fierté de savourer un plat préparé avec des champignons que vous avez vous-même dénichés au terme d’une véritable chasse au trésor…
C’est un peu comme gagner à la loterie, mais en plus nature et moins risqué pour vos économies (quoique…).
Une relation complexe, voire mystérieuse, avec les arbres
La morille, de son nom savant Morchella, entretient une relation symbiotique pour le moins alambiquée avec certains arbres. C’est une histoire d’amour compliquée, un tango sylvestre où les rôles ne sont pas toujours clairement définis. Pour simplifier, disons qu’elle aime bien pousser au pied de certaines espèces, comme les pommiers, les ormes morts ou les peupliers jaunes. Mais attention, rien n’est jamais garanti avec la morille !
Elle est capricieuse, imprévisible, une vraie starlette. Un emplacement qui regorgeait de morilles une année peut se révéler désespérément vide l’année suivante. C’est ça qui est excitant, non ? Cette part de mystère, ce défi à relever… C’est la fameuse « joie de la chasse », comme disent les Américains. Et ils ont bien raison !
La chasse aux morilles : une compétition bon enfant (enfin, parfois…)
La saison des morilles, c’est un peu les soldes d’été, mais dans les bois. Ça ne dure que quelques semaines, généralement de fin avril à début mai. Autant dire qu’il ne faut pas traîner si on veut avoir une chance de remplir son panier. Et qui dit courte période et ressource limitée, dit… compétition !
Oh, rassurez-vous, on n’en vient pas aux coups de couteau pour une morille particulièrement dodue (enfin, j’espère !). Mais disons qu’il y a une certaine émulation, une saine rivalité entre les passionnés. Et les photos de « vantardise » ne sont pas rares ! Sur les réseaux sociaux, on voit fleurir les clichés de paniers débordants de morilles, les mises en scène avec des sacs de pain remplis à ras bord, ou encore les mesures à ruban pour prouver la taille XXL d’une morille géante. L’humain est ainsi fait, il aime montrer ses trophées, même champignonesques.
Comment devenir un chasseur de morilles (à peu près) efficace ?
Alors, comment mettre toutes les chances de son côté pour dénicher ces fameuses morilles ? Voici quelques pistes, glanées auprès des experts (et des moins experts, il faut bien l’avouer) :
Où chercher ? Au pied des arbres, pardi ! (mais pas n’importe lesquels)
Comme on l’a dit, les morilles ont leurs arbres préférés. Le pommier (l’arbre fruitier classique, pas le pommier d’ornement), l’orme mort (triste vestige d’une époque révolue), et le peuplier jaune sont de bons points de départ. Fouillez bien autour de la base de ces arbres, près des racines. Mais n’oubliez pas : la morille est une aventurière, elle peut aussi pointer le bout de son nez là où on ne l’attend pas.
Soyez curieux, explorez, sortez des sentiers battus !
Quand partir à la chasse ? Fin avril – début mai, le timing est crucial
La saison des morilles est courte, très courte. Généralement, elle démarre fin avril (aux alentours du 28, si on veut être précis) et s’étire sur quelques semaines, jusqu’à mi-mai environ (le 10 mai, pour les maniaques des dates). Après, c’est trop tard, les morilles ont déjà tiré leur révérence, direction les oubliettes des sous-bois jusqu’à l’année prochaine.
Quelle météo privilégier ? Humide mais pas trop, chaud mais pas caniculaire
Les morilles sont des demoiselles délicates, il faut leur offrir des conditions climatiques à leur goût. Elles apprécient l’humidité, mais pas la noyade. Un sol gorgé d’eau, ce n’est pas leur tasse de thé. Côté température, il faut viser les 20°C environ pendant la journée, et ce pendant au moins trois jours consécutifs (règle empirique, mais qui fonctionne souvent). Une petite pluie fine et chaude, c’est le summum pour les faire sortir de terre.
En gros, un temps de printemps, quoi ! Fini les giboulées et les gelées, place à la douceur et à la lumière.
Quelles espèces traquer ? Grises ou jaunes, à vous de choisir (ou de trouver !)
Il existe différentes variétés de morilles. Les grises sont généralement les premières à pointer le bout de leur nez, en début de saison. Les jaunes, plus tardives, arrivent un peu après. Les unes comme les autres sont délicieuses, alors ne faites pas la fine bouche ! Le plus important, c’est d’en trouver, quelle que soit leur couleur.
Comment les préparer ? Simplement, pour ne pas gâcher le produit
Une fois votre précieuse récolte en poche, il faut passer à la préparation. Première étape indispensable : le nettoyage. Les morilles sont souvent terreuses, il faut les laver soigneusement à l’intérieur comme à l’extérieur pour éliminer toutes les impuretés. Ensuite, la recette la plus simple et la plus savoureuse, c’est la poêlée de morilles au beurre. On les fariné légèrement, on les fait revenir dans du beurre bien chaud, et hop ! Un délice incomparable.
Vous pouvez aussi les accommoder de mille et une façons : en omelette, en sauce, en accompagnement de viandes… Laissez libre cours à votre imagination !
Attention aux imitations ! Morilles vraies et fausses morilles, le grand écart
La prudence est mère de sûreté, surtout quand il s’agit de champignons sauvages. Il existe des « fausses morilles », des champignons qui ressemblent vaguement aux vraies, mais qui sont toxiques. Comment les différencier ? C’est simple : la vraie morille a un chapeau en forme d’alvéoles, comme un nid d’abeilles. La fausse morille, elle, a un chapeau lisse.
Règle de sécurité numéro un : en cas de doute, on jette ! Mieux vaut passer à côté d’une bonne morille que de risquer une intoxication, parfois grave. La gourmandise, oui, mais la prudence d’abord !
Politesse et respect : la chasse aux morilles, un sport de gentlemen (et de gentlewomen !)
Autrefois, les cueilleurs de champignons pouvaient vagabonder dans les bois sans trop se soucier des autorisations. Mais les temps ont changé. Aujourd’hui, il est impératif de demander la permission aux propriétaires des terrains avant de partir à la chasse aux morilles. C’est une question de respect élémentaire.
Où trouver des morilles sans risquer le procès ? Il existe des forêts domaniales, des terrains publics où la cueillette est tolérée, voire autorisée. Renseignez-vous auprès des offices de tourisme, des mairies, des associations de mycologie… Le lac de Tappan, ou les terres de Ohio Power près de Coshocton, sont réputés pour abriter de belles populations de morilles (si vous êtes dans l’Ohio, évidemment !).
Ultime recours : acheter des morilles, à prix d’or !
Vous avez raté la saison, vous n’avez pas l’âme d’un aventurier des bois, ou vous êtes simplement trop pressé ? Il vous reste une solution : acheter des morilles. Oui, c’est possible, mais attention au porte-monnaie ! Au marché de Mount Hope Livestock Auction, par exemple, on trouve des plateaux de morilles à la vente pendant la saison. Mais les prix peuvent s’envoler, dépassant allègrement les 100 dollars l’assiette !
Le prix de la rareté, le prix du luxe, le prix de la gourmandise… À vous de voir si le jeu en vaut la chandelle. Mais une chose est sûre : la morille, ça se mérite ! Que ce soit en la chassant dans les bois ou en l’achetant à prix d’or, elle reste un produit d’exception, un trésor gustatif à savourer avec respect et modération (enfin, surtout modération pour le porte-monnaie !).