Je Sais Tout : Mais… Qu’est-ce que Ça Veut Dire Exactement ?
Alors, vous êtes tombé sur cette expression française, « Je sais tout », et vous vous grattez la tête en vous demandant : « Mais qu’est-ce que ça veut dire, au juste ? ». Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul ! C’est une question que beaucoup se posent, et la réponse est à la fois simple et… surprenante. « Je sais tout » en français, eh bien, ça se traduit littéralement par « I know all » en anglais. Oui, c’est aussi direct que ça. Mais avant de penser que tous les Français sont des petits prétentieux qui affirment tout savoir, laissez-moi vous emmener dans un petit voyage dans le temps. Car figurez-vous que « Je Sais Tout » n’est pas seulement une expression, c’était aussi… un magazine ! Oui, oui, un magazine, comme ceux qu’on feuilletait chez le coiffeur (avant qu’on ne soit tous hypnotisés par nos smartphones, bien sûr). Et pas n’importe quel magazine, mesdames et messieurs, mais un magazine de vulgarisation scientifique ! Vous voyez où je veux en venir ? L’histoire commence en 1905, une époque où les moustaches étaient longues, les chapeaux hauts, et où l’on découvrait à peine l’électricité. C’est un certain Pierre Lafitte, un homme d’esprit (et probablement avec une belle moustache), qui a eu l’idée de lancer « Je sais tout ». L’objectif ? Rendre la science accessible à tous. Imaginez un peu : un magazine qui vous expliquait les dernières découvertes, les inventions farfelues, le tout avec un ton… disons, moins ennuyeux qu’un manuel scolaire. « Je sais tout », c’était un peu le « Science & Vie » de l’époque, mais avec une touche de panache à la française. Le magazine paraissait tous les 15 du mois, régulièrement comme une horloge suisse… enfin, presque. Il y a eu une petite interruption pendant la Première Guerre Mondiale, entre août et décembre 1914. La guerre, vous savez, ça perturbe un peu les distributions de magazines. Visuellement, « Je sais tout », c’était un bel objet. Un format de 17,5 cm sur 24,5 cm, plus de 100 pages à dévorer, le tout orné d’un logo dessiné par Jules-Alexandre Grün. Un logo qui, je parie, devait avoir son petit effet dans les kiosques à journaux de Paris. Et le succès fut immédiat : on estime que le tirage initial atteignait les 250 000 exemplaires ! Un véritable phénomène de presse, avec son siège social bien évidemment à Paris, la capitale de la lumière et… du « Je sais tout » ! Mais alors, pourquoi « Je sais tout » pour un magazine de science ? Est-ce que Pierre Lafitte se prenait pour un génie omniscient ? Probablement pas. Il faut plutôt voir ça comme une promesse, un clin d’œil amusant. L’idée était de dire aux lecteurs : « Avec nous, vous allez tout savoir ! On va vous expliquer le monde, la science, les inventions… bref, vous deviendrez incollables ! ». Un peu comme si le magazine vous donnait les clés de la connaissance universelle. Bon, d’accord, peut-être un peu exagéré, mais l’intention était là. Et « Je sais tout » ne se contentait pas de parler de science. Le magazine avait aussi un côté… aventurier ! Il a publié les premières aventures d’un certain Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur créé par Maurice Leblanc. Eh oui, avant d’être une série Netflix à succès, Arsène Lupin était un héros de magazine, publié en feuilleton dans « Je sais tout » dès 1905 ! Imaginez un peu : vous ouvrez votre « Je sais tout » du mois, et hop, vous tombez sur un nouvel épisode des aventures palpitantes d’Arsène Lupin, entre deux articles sur les rayons X et les dernières découvertes en astronomie. De quoi rendre la science un peu plus… divertissante, non ? Parmi les aventures d’Arsène Lupin publiées dans « Je sais tout », on retrouve des titres aussi alléchants que « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur », publié en neuf parties entre 1905 et 1907. Un feuilleton qui a dû tenir en haleine des milliers de lecteurs ! Il y a eu aussi « Arsène Lupin contre Herlock Sholmès » (oui, oui, vous avez bien lu, Herlock Sholmès, une version à peine dissimulée de Sherlock Holmes, pour éviter les problèmes de droits d’auteur, sans doute), publié entre 1906 et 1907. Et puis « L’Aiguille creuse », de 1908 à 1909, et « Les Confidences d’Arsène Lupin », de 1911 à 1913. Toute une époque ! « Je sais tout » a continué à paraître sous sa forme originale jusqu’au 15 janvier 1922. Après, le magazine a fait peau neuve et s’est transformé en « Je sais tout, la revue de la découverte ». Un titre un peu plus long, un peu plus sérieux, peut-être ? La périodicité a aussi changé : au lieu de paraître le 15 du mois, le nouveau « Je sais tout » sortait le 1er. Un détail, me direz-vous, mais dans le monde de la presse, les détails comptent. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Le dernier numéro de « Je sais tout », dans sa nouvelle formule, est paru le 1er septembre 1939. La Seconde Guerre Mondiale approchait, les temps devenaient incertains, et « Je sais tout » a tiré sa révérence. Dommage, car on aurait bien aimé savoir ce que « Je sais tout » aurait pensé des smartphones et d’internet ! Alors, la prochaine fois que vous entendrez « Je sais tout », pensez à ce magazine un peu fou, un peu génial, qui a voulu rendre la science accessible à tous, et qui a donné ses premières lettres de noblesse à Arsène Lupin. « Je sais tout », c’est plus qu’une simple expression, c’est un morceau d’histoire de la presse française, une aventure éditoriale pleine de charme et de curiosité. Et si vous ne saviez pas tout ça, eh bien, maintenant… vous savez tout ! Ou presque. Il y a encore tellement de choses à découvrir, n’est-ce pas ?