Quel est le sandwich national du Portugal ? Plongée hilarante dans la Francesinha !
Alors, la question brûlante que vous vous posez, celle qui vous empêche de dormir la nuit (ou peut-être pas, mais faites comme si pour le suspense), c’est : quel est donc ce fameux sandwich national du Portugal ? Accrochez-vous, car la réponse est aussi savoureuse qu’inattendue : il s’agit de la Francesinha !
Francesinha, ça sonne doux, presque féminin, un peu comme une « petite Française ». Ne vous laissez pas tromper par son nom délicat, car ce sandwich est une véritable bombe calorique, un chef-d’œuvre de gourmandise qui pourrait rassasier une armée de Vikings affamés. Imaginez : des couches de pain de mie toasté, déjà là, ça commence bien. Mais attendez, ce n’est que le début !
Ensuite, on empile avec générosité une farandole de viandes nobles : rôti de porc fondant, steak juteux, jambon cuit qui a du goût, sans oublier la linguiça et la chipolata, ces saucisses portugaises qui apportent une touche locale et épicée. C’est un peu comme si on avait décidé de mettre tout le meilleur du boucher dans un seul et même sandwich. Et le meilleur ? Ce n’est pas fini !
Par-dessus ce Mont Blanc de viande, on fait fondre du fromage à gogo, qui dégouline lascivement sur les côtés. Mais la cerise sur le gâteau, l’élément qui transforme ce sandwich en légende, c’est la fameuse sauce molho de francesinha. Une potion magique à base de tomate et de bière, dont chaque établissement garde jalousement la recette secrète. C’est un peu comme la formule du Coca-Cola, mais en beaucoup plus portugais et beaucoup plus savoureux.
Et pour accompagner ce mastodonte, des frites croustillantes, parce qu’un peu de légèreté ne fait jamais de mal, n’est-ce pas ? (Humour, bien sûr !)
L’histoire rocambolesque de la Francesinha : du croque-monsieur au sandwich national
Maintenant que vous avez l’eau à la bouche, penchons-nous sur l’histoire de cette merveille. Figurez-vous que la Francesinha n’est pas un plat ancestral transmis de génération en génération. Non, c’est une invention plutôt récente, une création du XXe siècle. Le coupable ? Un certain Daniel David de Silva. Un nom à retenir, car cet homme est un héros national, un sauveur de papilles gustatives.
Dans les années 50, Daniel, après un séjour en France et en Belgique (la belle vie, quoi), revient au Portugal avec une idée en tête : adapter le croque-monsieur, ce classique français, aux goûts portugais. Parce qu’il faut bien le dire, le croque-monsieur, c’est bon, mais un peu tristounet, non ? (C’est une opinion personnelle, les amateurs de croque-monsieur, ne vous fâchez pas !)
En 1953, dans son restaurant « A Regaleira » à Porto (adresse à noter pour votre prochain voyage!), Daniel lance sa création : un sandwich avec des viandes locales, beaucoup plus généreux que le croque-monsieur, et surtout, arrosé de cette fameuse sauce à la bière et à la tomate. La Francesinha était née, et Porto, et bientôt tout le Portugal, tombèrent amoureux de cette « petite Française » revisitée.
Le succès fut immédiat et fulgurant. La Francesinha est rapidement devenue LE plat de Porto, avant de conquérir le reste du pays. Aujourd’hui, vous la trouverez partout au Portugal, des restaurants chics aux tasquinhas (petits restaurants typiques) du coin. C’est un peu comme si la Francesinha était devenue un symbole national, un emblème de la gastronomie portugaise, au même titre que le pastel de nata ou le vinho verde.
Francesinha à tous les étages : variations sur un thème gourmand
Comme toute star qui se respecte, la Francesinha a ses variations, ses déclinaisons, ses versions « collector ». Chaque restaurant, ou presque, a sa propre recette, sa propre interprétation de la Francesinha. C’est un peu comme la pizza, il y en a pour tous les goûts.
À Porto, certains établissements sont devenus des temples de la Francesinha, proposant des versions plus extravagantes les unes que les autres. Au Café Barcarola, par exemple, vous pouvez déguster la « Francesinha à Barcarola », une version spéciale avec des crevettes et des gambas. Pour les amateurs de fruits de mer, c’est le paradis ! Au Café Ábaco, c’est la « Francesinha de carne assada » qui fait fureur, avec du porc rôti en plus. Et à A Cascata, la « Francesinha à Cascata » se distingue par ses champignons et sa crème. De quoi faire tourner la tête des gourmands !
Mais les variations ne s’arrêtent pas là. Il y a la « francesinha especial », la version de base améliorée, avec un œuf au plat et/ou des frites. Et puis, on trouve des Francesinhas au poulet, au pastrami, au thon, à la morue, et même des versions végétariennes pour ceux qui auraient mauvaise conscience (mais pourquoi manger une Francesinha si on a mauvaise conscience ? Mystère…).
La sauce Francesinha : le secret bien gardé des chefs portugais
On l’a évoqué, la sauce molho de francesinha, c’est l’âme de ce sandwich. C’est elle qui lui donne son caractère unique, sa personnalité, son « je-ne-sais-quoi » qui rend accro. Et c’est aussi le secret le mieux gardé de chaque établissement. Chaque chef a sa recette, transmise de génération en génération, ou inventée de toutes pièces. C’est un peu comme le Saint Graal de la cuisine portugaise.
Le seul ingrédient commun à toutes les sauces Francesinha, c’est la bière. C’est elle qui apporte l’amertume, la complexité, la profondeur des saveurs. La plupart des sauces sont à base de tomate, mais certaines sont plus ou moins épicées, plus ou moins liquides, plus ou moins rouges ou orangées. C’est un véritable festival de couleurs et de goûts.
Variantes régionales : la Francesinha voyage à travers le Portugal
La Francesinha, comme tout bon plat populaire, a essaimé dans tout le Portugal, et s’est adaptée aux goûts et aux ingrédients locaux. On trouve ainsi des variantes régionales, chacune avec son identité propre.
La « francesinha poveira », originaire de Póvoa de Varzim, au nord de Porto, est une version plus légère, plus « portable » de la Francesinha. Le pain est différent, la sauce aussi, et le résultat est un sandwich qu’on peut manger à la main, presque comme un hot-dog de luxe. Idéal pour les pique-niques sur la plage ou les déjeuners sur le pouce.
Et puis, il y a le « pica-pau », la version « déconstruite » de la Francesinha. Là, plus de pain ! On prend un steak, on le coupe en morceaux, et on l’arrose généreusement de sauce Francesinha. Le nom « pica-pau » (pic-vert en portugais) vient de la façon traditionnelle de manger ce plat : avec des petites brochettes ou des cure-dents, comme si on « picorait » dans l’assiette. Une façon amusante et conviviale de déguster les saveurs de la Francesinha, sans les calories du pain (mais bon, si on fait attention aux calories, on ne mange pas de Francesinha, soyons honnêtes !).
La Francesinha, star internationale : reconnue et adorée dans le monde entier
La Francesinha n’est pas restée cantonnée aux frontières du Portugal. Elle a conquis le cœur (et l’estomac) des gourmands du monde entier. Le site américain The Daily Meal, rien de moins, l’a même classée parmi les « 12 sandwiches qui changent une vie et dont vous n’avez jamais entendu parler ». Excusez du peu ! C’est la consécration internationale pour notre sandwich national.
Alors, convaincus ? La prochaine fois que vous irez au Portugal, oubliez les régimes, oubliez la ligne, et foncez déguster une Francesinha. C’est une expérience culinaire unique, un voyage gustatif inoubliable, et surtout, c’est le sandwich national du Portugal. Et ça, ça se respecte ! Bom apetite!