Mais Pregone, Késako ? Plongée Rythmique dans un Cri de Rue Hispano-Américain !
Alors, vous vous demandez ce que signifie « pregone » en anglais ? Ne cherchez plus, la réponse est ici, fraîche et vibrante comme un étal de marché un jour de fête ! En anglais, « pregone » se traduit littéralement par un cri de vendeur de rue ou un chant de colporteur. Imaginez un instant les rues animées d’une ville ensoleillée, emplies des mélopées joyeuses des marchands ambulants proposant leurs marchandises… Voilà l’essence même du pregone !
Mais attendez, ce n’est pas tout ! Le pregone, c’est bien plus qu’un simple slogan commercial. C’est une véritable forme d’expression culturelle, un écho musical venu des rues d’Espagne et d’Amérique Latine. Accrochez-vous, car on part en voyage sonore à la découverte de cette tradition fascinante !
Du Cri de Rue à la Mélodie : L’Épopée du Pregone
Remontons un peu le temps, si vous le voulez bien. Avant l’avènement fracassant d’internet et des chaînes d’info en continu, comment faisait-on pour diffuser les nouvelles importantes ? Eh bien, on criait dans la rue, tout simplement ! Des « pregoneros », véritables speakers de l’époque, arpentaient les villes d’Europe et des Amériques, annonçant à qui voulait bien l’entendre les décrets royaux, les événements locaux ou… les promotions du jour !
En Espagne et en Amérique Latine, ces annonces orales étaient baptisées « pregón », et les messagers, les fameux « pregoneros ». Imaginez un peu l’ambiance : des voix qui résonnent dans les ruelles pavées, des nouvelles qui se propagent de bouche-à-oreille, un véritable réseau social artisanal et sonore !
Et puis, au fil des siècles, quelque chose d’intéressant s’est produit. Ces cris de rue, ces « pregon » sont devenus plus mélodieux, plus rythmés. La concurrence entre vendeurs ambulants, toujours plus nombreux dès le 17ème siècle, a joué un rôle crucial dans cette évolution. Pour se démarquer, il fallait avoir le cri le plus accrocheur, le plus musical, celui qui reste en tête et qui donne envie d’acheter ! C’est ainsi que le pregone a commencé sa métamorphose en chanson.
Le Pregone Musical : Un Cocktail de Rythmes et de Couleurs Sonores
C’est surtout en Amérique du Sud et dans les Caraïbes que le pregone musical a pris son envol. Là-bas, le vendeur de rue, le « pregonero », est devenu une figure emblématique, un artiste à part entière. Son cri n’est plus seulement une annonce, c’est une invitation à la joie, à la danse, à la découverte des saveurs locales.
En Espagne, le pregone s’est teinté d’accents flamenco et gitans, tandis qu’en Amérique Latine, il a embrassé les rythmes africains : boléro, clave, habanera, rumba… Un véritable melting-pot sonore ! Et ce n’est pas tout ! Les « pregoneros » n’hésitaient pas à piocher dans les airs populaires, les mélodies rurales, le son ou la guaracha, pour enrichir leurs propres créations. Un échange, un métissage musical permanent !
L’ethnologue cubain Miguel Barnet l’a bien noté : le métissage culturel était monnaie courante dans l’univers du pregone. Les vendeurs de rue étaient de véritables éponges musicales, absorbant toutes les influences et les transformant en quelque chose d’unique et de savoureux.
« El Manisero » et « Yes! We Have No Bananas » : Quand le Pregone Devient Star Mondiale
Le pregone a même conquis les charts internationaux, figurez-vous ! Le musicologue cubain Cristóbal Díaz Ayala a recensé près de 500 chansons populaires inspirées des cris de vendeurs de rue, principalement à Cuba, mais aussi dans d’autres pays d’Amérique Latine. C’est dire la richesse et la popularité de ce genre musical !
Parmi les exemples les plus célèbres, impossible de ne pas citer « El Manisero » (Le Vendeur de Cacahuètes), composé par le Cubain Moisés Simons et popularisé par Rita Montaner en 1928. Mais c’est surtout la version de 1930, enregistrée à New York par Don Azpiazú avec Antonio Machín au chant, qui a fait exploser le pregone sur la scène mondiale. Un tube planétaire, le début d’une véritable « rhumba craze » qui a déferlé sur l’Amérique du Nord et l’Europe dans les années 30 ! Et pour la petite histoire, « El Manisero » a même connu une seconde vie en 1947, grâce à une version instrumentale endiablée de Stan Kenton.
Et saviez-vous que le célèbre tube « Yes! We Have No Bananas », sorti en 1923, était lui aussi inspiré d’un cri de vendeur de fruits de Long Island ? La preuve que le pregone, sous différentes formes, a voyagé bien au-delà des frontières hispanophones !
Pregones Célèbres : Un Tour du Monde en Chansons
Envie de prolonger le voyage ? Voici une petite sélection de pregones célèbres, pour une immersion totale dans cet univers musical haut en couleurs :
- « Frutas del Caney » de Félix B. Cagnet – Cuba (Des fruits frais, venez goûter !)
- « El yerberito » de Benny Moré – Cuba (L’herboriste est là, remèdes naturels garantis !)
- « Rica pulpa » d’Eliseo Grenet – Cuba (De la pulpe, de la bonne pulpe, pour faire le plein de vitamines !)
- « El afilador » d’Agustín Magaldi – Argentine (Aiguisage de couteaux, ciseaux et tout ce qui coupe !)
- « El botellero » de Gilberto Valdés – Cuba (Récupération de bouteilles, contre bon son !)
- « El carbonero » d’Iván Fernandez – Cuba (Charbon de bois, pour des grillades réussies !)
- « El frutero » de Cruz Felipe Iriarte – Venezuela (Fruits et légumes frais, directement du jardin !)
- « El limpiabotas » de Los Cuates Castilla – Mexique (Cirage de chaussures, pour briller de mille feux !)
- « El pregón de las flores » d’Ernesto Lecuona – Cuba (Des fleurs, des fleurs fraîches, pour embellir votre journée !)
- « La violetera » d’Eduardo Montesinos López, 1958 – Espagne (Vente de violettes, pour parfumer votre intérieur !)
- « Se va el dulcerito » de Rosendo Ruiz – Cuba (Le vendeur de douceurs s’en va, profitez-en vite !)
- « Claveles de Galipán » de Francisco de Paula Aguirre – Venezuela (Œillets de Galipán, pour offrir ou pour soi !)
- « El mielero » de Billo Frómeta – République Dominicaine (Miel pur, directement des ruches, un délice !)
- « El aguacate guarenero » de Benito Canónigo – Venezuela (Avocats guareneros, crémeux à souhait !)
- « Pastelero » de Guaco – Venezuela (Pâtisseries, gâteaux et douceurs, pour les gourmands !)
- « Yo vendo unos ojos negros » – Chili (compositeur inconnu, arrangé par Pablo Ara Lucena) (Haricots noirs, riches en protéines et en saveurs !)
- « El mercado de Los Buchones » d’Astolfo Romero- Venezuela (Le marché de Los Buchones, un festival de couleurs et de saveurs !)
Alors, prêt à fredonner votre propre pregone ? Laissez-vous inspirer par ces mélodies entraînantes et ces rythmes ensoleillés, et qui sait, vous deviendrez peut-être la prochaine star du cri de rue ! En tout cas, une chose est sûre : le pregone a encore de belles mélodies à nous offrir et de belles histoires à nous raconter.