Ah, le mille-feuille ! Cette pâtisserie divine, un véritable chef-d’œuvre de couches croustillantes et de crème onctueuse. Mais attendez, pourquoi donc ces Américains s’obstinent-ils à l’appeler « Napoleon » ? N’est-ce pas un peu déroutant ? Accrochez-vous, car on va débrouiller ce mystère pâtissier avec une pincée d’humour et une bonne dose de faits croustillants, tout comme la pâte de notre sujet du jour !
Pourquoi diable les Américains appellent-ils le mille-feuille un « Napoleon » ?
C’est une excellente question, et la réponse est moins napoléonienne que napolitaine ! Oui, mes amis, il semblerait que ce nom étrange vienne non pas de l’empereur à chapeau, mais plutôt de la ville de Naples, en Italie. L’explication la plus probable est que « Napoleon » soit une déformation du mot « napolitain », qui signifie « de Naples ». Alors, oubliez les conquêtes et les batailles, et pensez plutôt aux douceurs ensoleillées de l’Italie !
Mais avant de plonger plus profondément dans cette énigme linguistique, prenons un instant pour apprécier la star de notre article : le mille-feuille lui-même. Imaginez : trois couches de pâte feuilletée, légères et croustillantes à souhait, alternant avec une crème pâtissière douce et parfumée. Le tout est généralement nappé d’un glaçage sucré, souvent au chocolat de nos jours, ou simplement saupoudré de sucre glace pour les puristes. « Mille-feuille », ça ne pourrait pas être plus clair, n’est-ce pas ? Mille feuilles, mille couches de bonheur ! C’est comme une symphonie de textures en bouche, un petit nuage de gourmandise.
Ce délice, dans sa forme la plus classique, est un trésor de la pâtisserie française. L’histoire la plus répandue nous dit que le mille-feuille est né en France. Un certain chef François Pierre de la Varenne a publié une recette dès 1651 dans son livre « Le Cuisinier François ». Un ouvrage qui a marqué son époque, un peu comme le mille-feuille marque nos papilles aujourd’hui ! D’ailleurs, ce livre contenait aussi les premières recettes de roux et de sauce béchamel, rien que ça ! La Varenne, un pionnier de la gastronomie française, sans aucun doute.
La version originale du mille-feuille de La Varenne était un peu différente de celle que nous connaissons. Au lieu de vanille, il utilisait du kirsch ou du rhum. Parfois, il remplaçait même la crème par de la marmelade. Imaginez un peu, un mille-feuille à la marmelade ! Intéressant, non ?
C’est au XVIIIe siècle que le mille-feuille a été « perfectionné » par Marie-Antoine Carême. Ce chef, considéré comme un des pères de la gastronomie française, un véritable virtuose des fourneaux, servait les rois et l’aristocratie de son temps. Carême qualifiait déjà la recette de « ancienne », ce qui laisse supposer que le mille-feuille avait des ancêtres encore plus lointains. Mystère, mystère…
Et justement, parlons des ancêtres ! Il semblerait que l’Empire Romain, notamment à Naples, avait déjà des pâtisseries composées de couches de pâte et de crème. Coïncidence ? Je ne crois pas ! L’Italie a aussi sa propre version de ce délice feuilleté, les « sfogliatelle », remplies de crème. Tout cela suggère que l’idée du mille-feuille pourrait être plus ancienne que ce que l’on pense, et que la France n’en est peut-être pas l’unique berceau.
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos Napoleons américains. Si le nom ne vient pas de l’empereur, et qu’il est probablement une déformation de « napolitain », pourquoi Naples ? Eh bien, Naples était réputée pour ses pâtisseries. Il est possible qu’une version napolitaine du mille-feuille, ou d’une pâtisserie similaire, ait traversé l’Atlantique et que son nom, un peu déformé, ait persisté aux États-Unis. C’est une théorie plausible, n’est-ce pas ? Plus logique en tout cas que de penser à l’empereur en croquant dans une pâtisserie.
Et les variations régionales du mille-feuille dans tout ça ? Car oui, ce délice voyageur se décline sous de nombreuses formes à travers le monde. Aux États-Unis, justement, le « Napoleon » se distingue souvent par sa crème pâtissière à l’amande. Une petite touche d’originalité américaine ! Mais ne vous y trompez pas, sous différents noms et avec des variations locales, on retrouve des cousins du mille-feuille un peu partout.
En Angleterre, en Nouvelle-Zélande et en Australie, on l’appelle « vanilla slice », « custard slice » ou « cream slice ». Plus direct, moins poétique, mais tout aussi gourmand. Là-bas, il n’a souvent que deux couches de pâte et une seule couche de crème pâtissière, parfois avec des fruits pour la fraîcheur. Plus simple, mais efficace !
Si vous allez en Italie et que vous commandez un « mille foglie », surprise ! Vous pourriez bien avoir une couche de génoise en plus, ou même une version salée avec du pesto, du fromage ou des épinards. L’Italie, pays de la créativité culinaire, ne pouvait pas faire les choses comme les autres !
Au Canada, on parle de « gateaux Napoleon » ou « Napoleon slice ». Là-bas, on utilise de la pâte d’amande, et parfois, sacrilège ! On remplace la pâte feuilletée par des biscuits Graham. Original, mais est-ce toujours un mille-feuille ? Le débat est ouvert !
La Suède et la Finlande ont le nom le plus amusant : « Napoleonbakelse ». Dans leur version, on trouve de la crème fouettée, de la crème pâtissière, de la confiture, du glaçage et de la gelée de groseilles. Un mille-feuille nordique, riche et coloré !
En Amérique Latine, on l’appelle « milhojas », logique ! Et là-bas, on le garnit souvent de « dulce de leche », cette confiture de lait si addictive. Une touche de douceur latino !
La Colombie va encore plus loin en ajoutant de la pâte de goyave fondue, appelée « bocadillo », de la crème fouettée et des flocons de noix de coco. Un mille-feuille tropical, explosif en saveurs !
Enfin, en Hongrie, on trouve le « Szegediner Torte ». Certains pensent même que c’est l’ancêtre du mille-feuille. Cette pâtisserie hongroise est faite de couches de pâte brisée caramélisée avec une garniture. Une piste intéressante pour remonter aux origines de notre délice feuilleté.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez quelqu’un parler de « Napoleon » pour un mille-feuille, vous saurez qu’il ne s’agit pas d’une référence à l’empereur, mais probablement à une lointaine origine napolitaine. Et qui sait, peut-être qu’en croquant dans votre mille-feuille, vous sentirez un petit air d’Italie vous chatouiller les papilles. Bon appétit, et vive le mille-feuille, sous toutes ses formes et tous ses noms !