Le Mystère Sanglant des Champignons Steak : Découvrez la Vérité !
Vous vous promenez en forêt, l’air frais et le chant des oiseaux vous accompagnent. Soudain, votre regard est attiré par quelque chose d’étrange, quelque chose d’un peu… sanglant. Serait-ce une scène de crime culinaire ? Non, plus simplement, vous êtes peut-être tombé nez à nez avec un champignon steak ! Mais quel est donc ce champignon steak qui saigne ? C’est une excellente question, et nous allons éclaircir ce mystère fongique ensemble. Accrochez-vous, ça va saigner… d’informations ! Le champion de la catégorie « champignon qui saigne », celui qui remporte la palme de l’hémoglobine végétale, c’est le Fistulina hepatica, plus communément appelé le Fistuline hépatique ou encore, de manière plus imagée, le « Boeuf de Chêne » ou le « Langue de Boeuf ». Son nom latin, « hepatica », fait d’ailleurs directement référence au foie, et on comprend vite pourquoi en le voyant. Imaginez une tranche de viande crue, rouge sang, gluante et légèrement visqueuse, poussant sur un tronc d’arbre. Appétissant, n’est-ce pas ? Enfin, disons… original ! Ce champignon, avec son allure de steak saignant, est un véritable spectacle de la nature. On le croise souvent dans les forêts de feuillus, particulièrement affectionnant les vieux chênes. Il se fixe sur le tronc, parfois assez bas, et peut même coloniser des souches fraîchement coupées. Si vous vous baladez en forêt au Royaume-Uni, ou dans d’autres régions tempérées, ouvrez l’œil, vous pourriez bien le rencontrer. Sa « chair » rouge, son aspect humide et poisseux, tout concourt à lui donner cette apparence de viande sanguinolente. Et le clou du spectacle ? Si vous le coupez, il suinte un liquide rouge, imitant à la perfection le sang. Effet garanti pour impressionner vos amis mycophages ! Mais pourquoi saigne-t-il, ce champignon ? Eh bien, il ne s’agit pas vraiment de sang, bien sûr. C’est une réaction d’oxydation de certains composés chimiques présents dans le champignon qui, au contact de l’air, prennent cette couleur rouge intense. Un peu comme une pomme qui brunit quand on la coupe, mais en beaucoup plus spectaculaire et… sanglant. Ses spores, quant à elles, sont d’un rose pâle et de forme ovoïde. Une description digne d’un manuel de mycologie, mais avouez que c’est plus amusant raconté comme ça ! Le Fistuline hépatique n’est pas le seul champignon à jouer les vampires. Dans la famille des « champignons qui saignent », on trouve aussi d’autres spécimens intéressants, bien que moins « steak » et plus « horreur ». Le Hydnellum peckii, par exemple, surnommé de manière charmante « Champignon Dent de Sang » ou « Fraise et Crème » (le marketing fongique a parfois des idées étranges), est un autre champion de l’hémoglobine végétale. Imaginez un champignon blanc, couvert de gouttes rouges ressemblant à du sang frais. Moins appétissant que le steak, on est d’accord. On peut également citer le Mycena haematopus, le « Mycène à Pied Sanglant », ou encore le Mycena sanguinolenta, le « Mycène Sanguinolent » (les noms sont assez explicites, n’est-ce pas ?). Ces petits champignons, plus discrets que le Fistuline, exsudent également un liquide rouge quand on les brise. Enfin, le Lactarius sanguifluus, le « Lactaire Sanguiflu », doit son nom à son lait rouge vineux qui s’écoule de sa chair lorsqu’on le blesse. Moins « sang » que les autres, mais tout aussi surprenant. Maintenant, la question qui brûle toutes les lèvres : est-ce qu’on peut manger ces champignons qui saignent ? Pour le Fistuline hépatique, la réponse est… mitigée. Considéré comme comestible, il ne tient pas vraiment la promesse de son apparence. Sa saveur est décrite comme fortement acide, et sa texture plutôt caoutchouteuse. Bref, un steak qui se mange, mais pas forcément avec plaisir. Certains le préparent cuisiné à la crème ou mélangé à d’autres champignons pour atténuer son goût particulier. Il paraît que le bois des arbres infectés par le Fistuline développe une pourriture brune, donnant un bois plus foncé et veiné, très recherché en ébénisterie. De quoi rentabiliser sa rencontre avec ce champignon saignant, même si on ne le mange pas ! Pour les autres champignons « saignants », la prudence est de mise. Le « Champignon Dent de Sang », par exemple, n’est pas comestible, et il vaut mieux éviter de goûter aux Mycènes sanguinolents. Quant au Lactaire Sanguiflu, il est réputé comestible, mais attention à bien le identifier pour éviter toute confusion. En règle générale, face à un champignon qui saigne, mieux vaut s’abstenir de le mettre au menu, sauf si on est un mycologue averti et qu’on sait exactement ce qu’on fait. La nature est pleine de surprises, et parfois, il vaut mieux admirer de loin que goûter sans savoir. Attention, pour ne pas vous faire avoir, il existe des sosies pour notre champignon steak. Le Inonotus hispidus, ou « Polypore hérissé », lui ressemble, mais il est plutôt de couleur jaune. Et prudence avec les fausses morilles ! Si les morilles sont assez faciles à identifier, leurs sosies toxiques peuvent causer des intoxications. Certains considèrent d’ailleurs le Fistuline hépatique comme une « fausse morille » responsable d’empoisonnements en Europe et aux États-Unis. Alors, prudence, prudence ! En conclusion, le champignon steak qui saigne, c’est avant tout le Fistuline hépatique, un champignon fascinant par son apparence et son « saignement » spectaculaire. Il nous rappelle que la nature est pleine de curiosités et de surprises, parfois un peu déconcertantes, mais toujours captivantes. Alors, la prochaine fois que vous vous promènerez en forêt, ouvrez l’œil, et qui sait, vous croiserez peut-être le chemin d’un steak… végétal et saignant ! Mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas un steak à proprement parler, et son goût risque de vous surprendre, pas toujours dans le bon sens. La nature est pleine d’humour, parfois un peu acide, comme ce champignon !