Mais au fait, pourquoi diable l’appelle-t-on Pad Thaï ? La grande révélation !
Ah, le Pad Thaï ! Plat national thaïlandais par excellence, star de la street food et délice universel. Vous l’avez sûrement dégusté, adoré, voire même essayé de reproduire (avec plus ou moins de succès, soyons honnêtes). Mais une question existentielle nous taraude tous, avouons-le : pourquoi diable l’appelle-t-on Pad Thaï ? Accrochez-vous, car la réponse est aussi savoureuse que le plat lui-même !
Pour percer le mystère de cette appellation, il faut décortiquer le nom, comme on décortique une cacahuète croquante dans son Pad Thaï. « Pad Thaï » signifie littéralement « nouilles sautées à la thaïlandaise ». Simple, direct, efficace. Mais allons plus loin, car derrière cette simplicité apparente se cache une histoire fascinante, teintée de politique et de fierté nationale. Prêt pour un petit cours d’histoire culinaire ?
L’origine du nom : un voyage linguistique
Figurez-vous qu’à l’origine, notre cher Pad Thaï ne s’appelait pas Pad Thaï du tout ! Son nom de baptême était « Gway Teow Pad Thaï ». Un peu plus long, n’est-ce pas ? Décortiquons ça ensemble, comme des pros de la linguistique appliquée à la gastronomie :
- Gway Teow : Ce terme nous vient tout droit du chinois. Eh oui, nos amis chinois ont aussi leur mot à dire dans l’histoire du Pad Thaï ! « Gway Teow » désigne tout simplement les nouilles de riz plates, élément central de notre plat.
- Pad : Là, ça se corse légèrement (façon de parler, ça reste de la cuisine). « Pad » en thaï, ça veut dire… « frit » ! Logique, puisque le Pad Thaï, ce sont des nouilles de riz sautées à la poêle, ou au wok, pour les puristes.
- Thaï : Bon, là, pas besoin de sortir de Saint-Cyr. « Thaï », c’est pour « thaïlandais ». On est en Thaïlande, après tout !
Donc, si on traduit littéralement « Gway Teow Pad Thaï », ça donne quelque chose comme « nouilles de riz frites à la thaïlandaise ». Avouez que c’est déjà plus précis que « plat mystère venu d’Asie » ! Avec le temps, et pour des raisons de simplicité (et peut-être parce que « Gway Teow Pad Thaï », c’est un peu long à dire quand on a faim), le nom a été raccourci en l’élégant et efficace « Pad Thaï ». Un peu comme quand on passe de « Jean-Christophe » à « JC », c’est plus court et ça sonne mieux, non ?
Pad Thaï, symbole de fierté nationale : plus qu’un simple plat !
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car le Pad Thaï, ce n’est pas juste un plat de nouilles sautées comme les autres. C’est un symbole ! Un emblème ! Une arme de séduction massive de la gastronomie thaïlandaise ! Et tout ça, grâce à un certain… Phibun ! Non, ce n’est pas le nom d’un ingrédient secret, mais celui d’un Premier ministre thaïlandais, un peu nationaliste sur les bords, il faut l’avouer.
Dans les années 1930 et 1940, alors que le monde était un peu sens dessus dessous (pour rester poli), Phibun a eu une idée de génie : utiliser la cuisine pour unifier le peuple thaïlandais et renforcer le sentiment national. Un peu comme si on disait en France : « Mangez du pot-au-feu, c’est bon pour la patrie ! ». Bon, l’idée était un peu plus subtile que ça, mais l’esprit y était.
À une époque où les puissances coloniales rôdaient autour de l’Asie du Sud-Est, Phibun voulait créer un symbole fort, quelque chose qui rassemble tous les Thaïlandais autour d’une identité commune. Et il a jeté son dévolu sur… les nouilles sautées ! Plus précisément, sur le « Gway Teow Pad Thaï », qu’il a rebaptisé « Pad Thaï » pour l’occasion, et propulsé au rang de plat national. Coup de maître !
Grâce à Phibun, le Pad Thaï est devenu bien plus qu’un simple repas. C’est devenu un symbole de fierté thaïlandaise, un plat que tous les Thaïlandais, riches ou pauvres, du nord au sud, pouvaient partager. Un véritableificateur d’unité nationale, le Pad Thaï ! Qui aurait cru que des nouilles sautées pouvaient avoir un tel pouvoir ?
Les secrets du Pad Thaï : plus qu’une simple recette
Alors, qu’est-ce qui rend le Pad Thaï si spécial, au-delà de son histoire rocambolesque ? C’est un mélange subtil de saveurs, une alchimie parfaite entre le sucré, le salé, l’acide, l’amer et l’umami (ce fameux cinquième goût qui donne envie de se resservir). David Thompson, un chef cuisinier australien fin connaisseur de la cuisine thaïlandaise, explique que le Pad Thaï est un véritable concentré de toutes ces saveurs. Un feu d’artifice gustatif, en quelque sorte !
Les ingrédients clés du Pad Thaï ? Des nouilles de riz (évidemment !), de la sauce de tamarin (pour l’acidité et une touche sucrée), du tofu (pour les protéines), des cacahuètes pilées (pour le croquant et le goût), et une poignée de légumes (mais pas trop, le Pad Thaï, c’est pas une salade !). Et bien sûr, le secret, c’est la cuisson : il faut que les nouilles soient bien sautées, légèrement caramélisées, mais pas sèches. Tout un art !
Pad Thaï contre autres nouilles sautées : le match des saveurs
Attention, ne confondons pas le Pad Thaï avec n’importe quelles nouilles sautées ! Le Pad Thaï a sa propre identité, son propre caractère bien trempé. Déjà, il est presque toujours à base de nouilles de riz, ce qui le rend naturellement sans gluten (bonne nouvelle pour les intolérants !). Ensuite, sa sauce à base de tamarin lui donne ce goût aigre-doux si particulier, qui le distingue des autres plats de nouilles. Et puis, il y a cette touche de cacahuètes pilées, qui apporte une texture et un arôme uniques.
Alors, la prochaine fois que vous dégusterez un Pad Thaï, pensez à toute cette histoire, à ce voyage linguistique et politique. Vous ne le verrez plus jamais du même œil ! Et maintenant, si vous m’excusez, j’ai une furieuse envie de nouilles sautées… à la thaïlandaise, bien sûr !