Mais au fait, comment appelle-t-on un gâteau à étages ? La réponse pourrait bien vous surprendre (ou pas !)
Vous êtes devant une vitrine de pâtisserie, les yeux écarquillés devant une montagne de douceurs. Votre regard s’arrête soudain sur un gâteau majestueux, haut comme trois pommes, avec des couches apparentes qui donnent envie de plonger une fourchette sans attendre. Mais au fait, comment diable appelle-t-on cette merveille ?
La réponse, mes chers gourmands, est aussi simple que de dire « miam » devant une part de chocolat : on appelle ça un gâteau à étages ! Oui, oui, vous avez bien entendu, pas de termes alambiqués ou de noms à coucher dehors. C’est direct, c’est clair, c’est efficace, comme une bonne recette de grand-mère.
Maintenant, si vous voulez briller en société (ou impressionner votre boulanger), sachez qu’en anglais américain, on parle de « layer cake ». Et si vous traversez la Manche, nos amis britanniques, toujours très élégants, préfèrent l’appellation « sandwich cake ». Imaginez un peu, un sandwich… sucré ! L’idée est plutôt amusante, non ?
Décortiquons ensemble ce mystère à étages
Alors, qu’est-ce qui fait qu’un gâteau est un gâteau à étages, et pas juste un simple gâteau plat comme une galette un peu triste ? C’est tout simple : il est constitué de plusieurs couches de gâteau superposées. Un peu comme une tour de Pise comestible, mais en beaucoup plus stable et surtout, infiniment plus savoureuse.
Ces couches sont généralement liées entre elles par une garniture gourmande. On parle ici de crémage onctueux, de confiture maison qui déborde de saveurs fruitées, ou encore de pâte à tartiner pour les plus gourmands. Bref, tout ce qui peut apporter une touche de bonheur supplémentaire entre deux tranches de moelleux.
Pour la base du gâteau, on a l’embarras du choix. Les classiques « butter cakes » (gâteaux au beurre) et les légers « sponge cakes » (génoises) sont des valeurs sûres. Mais rien ne vous empêche de laisser parler votre créativité et d’opter pour un gâteau au chocolat intense, un gâteau aux épices réconfortant, ou même un gâteau aux carottes pour les plus audacieux.
Et la décoration, dans tout ça ? Souvent, le gâteau à étages est recouvert d’un glaçage généreux, qui cache (ou révèle !) avec malice le nombre de couches qu’il renferme. Mais parfois, on laisse les côtés nus, pour que l’on puisse admirer la structure interne de ce chef-d’œuvre pâtissier. Un peu comme un livre ouvert sur la gourmandise.
Un peu d’histoire pour les curieux (et les gourmands cultivés)
Figurez-vous que les gâteaux à étages ne sont pas une invention d’hier. Les ancêtres de nos délices modernes sont apparus au milieu du 19ème siècle. Imaginez, à l’époque, ils n’avaient pas encore Netflix pour se divertir, alors ils inventaient des gâteaux complexes pour s’occuper !
L’une des premières recettes de gâteau à étages a été retrouvée dans le « Appledore Cook Book » de Maria Parloa, publié à Boston en 1872. Une véritable bible pour les cuisiniers de l’époque. Et en 1894, les Anglais, toujours à la pointe de l’élégance culinaire, ont également publié une recette dans le « Cassell’s New Universal Cookery Book ». La preuve que les gâteaux à étages, c’est une affaire internationale !
Les ancêtres des gâteaux à étages : une histoire de couches fines
Si nos gâteaux à étages modernes ont des couches d’environ 5 cm d’épaisseur, il existait autrefois une autre méthode, plus délicate, pour réaliser ces merveilles. Pour des gâteaux comme le Dobos torte ou le Prinzregententorte, on cuisinait sept ou huit couches de pâte très fines, d’environ 1 cm d’épaisseur chacune. Un travail de patience et de précision, digne d’un horloger suisse.
Ces fines couches étaient ensuite recouvertes d’une crème légère ou de confiture, puis empilées les unes sur les autres pour former un gâteau de la même hauteur qu’un gâteau à étages classique. Le tout était ensuite nappé de glaçage, pour unifier l’ensemble et cacher (un peu) la complexité de la structure. Au premier coup d’œil, ces gâteaux ressemblaient d’ailleurs beaucoup aux créations que l’on trouve dans les « konditorei » allemandes, comme la Forêt-Noire. Un air de famille gourmand, en somme.
Et si on remonte encore plus loin dans le temps, on trouve le Frankfurter Kranz, inventé en 1735. Ce gâteau européen, ancêtre de nos délices modernes, était composé de deux ou trois couches de génoise, garnies de confiture et de crème au beurre, puis recouvertes d’une généreuse couche de crème. La preuve que l’amour des gâteaux à étages traverse les siècles et les frontières.
Gâteau à étages versus autres gâteaux : le match des gourmandises
Alors, en quoi un gâteau à étages se distingue-t-il des autres types de gâteaux ? Déjà, par sa taille. Un gâteau à étages, c’est fait pour être partagé. Il est beaucoup plus grand qu’un cupcake individuel ou un petit four délicat. Un gâteau à étages classique, cuit dans des moules de 23 cm de diamètre, peut facilement rassasier une quinzaine de personnes. De quoi organiser une belle fête, ou simplement se faire plaisir en grand.
Contrairement au Bánh da lợn vietnamien ou à la bûche suisse, le gâteau à étages est assemblé à partir de plusieurs morceaux de gâteau distincts. C’est un peu comme un Lego comestible, où chaque pièce s’emboîte parfaitement pour créer un ensemble harmonieux. Et si vous avez un simple gâteau plat sous la main, rien ne vous empêche de le transformer en gâteau à étages en le coupant en parts et en les réassemblant avec du glaçage ou de la garniture. La magie de la pâtisserie opère à nouveau !
Quelques exemples pour saliver (et pour choisir votre prochain dessert)
Pour finir en beauté, voici une petite sélection de gâteaux à étages célèbres, pour vous donner des idées et vous mettre l’eau à la bouche :
- Forêt-Noire (le classique indémodable)
- Blackout cake (pour les amateurs de chocolat intense)
- Boston cream pie (malgré son nom, c’est bien un gâteau !)
- Buckwheat gateau (pour les aventuriers du goût)
- Doberge cake (un délice venu de la Nouvelle-Orléans)
- German chocolate cake (malgré son nom, il est américain !)
- Hummingbird cake (un gâteau aux épices et aux fruits exotiques)
- Lane cake (un gâteau imbibé de bourbon, attention les papilles !)
- Medovik (un gâteau au miel russe, tout en douceur)
- Sarawak layer cake (un gâteau malaisien aux mille couleurs)
- Lapis legit (Spekkoek) (un gâteau indonésien aux épices envoûtantes)
- Stack cake (un gâteau rustique américain, parfait pour les pique-niques)
- Washington pie (encore un faux ami, c’est bien un gâteau à étages !)
Alors, la prochaine fois que vous croiserez un gâteau à étages, vous saurez exactement comment l’appeler. Et surtout, vous saurez apprécier à sa juste valeur toute la gourmandise et l’histoire qui se cachent derrière ces merveilles pâtissières. Bon appétit !