Ah, les expressions françaises! Elles sont parfois aussi mystérieuses que la recette secrète de votre grand-mère pour la tarte aux pommes, n’est-ce pas? Aujourd’hui, on s’attaque à une de ces petites énigmes linguistiques : d’où vient donc ce fameux dicton « c’est pour les oiseaux » ? Accrochez-vous, car la réponse pourrait bien vous surprendre, et vous allez voir, elle est moins poétique qu’on pourrait l’imaginer!
L’origine surprenante de « c’est pour les oiseaux »
Alors, quand on dit de quelque chose que « c’est pour les oiseaux », qu’est-ce que ça signifie au juste ? Généralement, on veut dire que c’est nul, sans intérêt, bon à jeter aux oubliettes, ou, soyons honnêtes, carrément ridicule. Imaginez, vous avez travaillé des heures sur un exposé, et votre professeur vous lance un laconique : « Bon, votre travail, c’est un peu pour les oiseaux… ». Aïe, ça pique, non ?
Mais d’où sort cette idée saugrenue d’oiseaux ? Est-ce que les oiseaux sont les éboueurs de nos idées ratées ? Figurez-vous que l’origine est beaucoup moins bucolique qu’on ne pourrait le croire. Oubliez les champs verdoyants et les gazouillis mélodieux, on plonge plutôt dans… l’argot militaire américain des années 1940! Oui, oui, vous avez bien lu.
L’expression « for the birds » est née dans l’armée américaine, et elle était utilisée pour décrire quelque chose de sans valeur, d’inutile. Et pourquoi les oiseaux, me direz-vous ? Eh bien, préparez-vous, car c’est un peu… rustique. L’explication la plus probable, c’est que les soldats américains avaient remarqué que les oiseaux avaient une fâcheuse tendance à picorer… le crottin de cheval. Charmant, n’est-ce pas ? Donc, l’image était assez claire : si quelque chose était « pour les oiseaux », c’était aussi ragoûtant et désirable que de la crotte de cheval pour un être humain.
Voilà, voilà. C’est moins romantique que la langue des oiseaux, n’est-ce pas ? Parlons-en justement, de cette fameuse langue…
La langue des oiseaux, un tout autre délire
Alors, la langue des oiseaux, c’est quoi ce truc ? Rien à voir avec notre expression du jour, mais c’est tellement farfelu que ça vaut le détour. Imaginez une langue secrète, un code caché dans les mots, capable de révéler des vérités profondes. C’est un peu le délire de la langue des oiseaux. Selon certains écrits anciens, cette langue mystérieuse remonterait à Adam lui-même! Oui, Adam, le premier homme, celui du jardin d’Éden. Apparemment, il utilisait cette langue pour nommer les animaux et les plantes, en accord avec la volonté divine. Rien que ça.
Bon, soyons honnêtes, la langue des oiseaux, c’est surtout une construction intellectuelle un peu fumeuse, un jeu de mots sophistiqué qui consiste à donner un double sens aux phrases. C’est poétique, c’est ésotérique, mais c’est loin, très loin de notre bon vieux « c’est pour les oiseaux » qui sent bon le crottin de cheval.
Des oiseaux et des expressions : tout un vol vocabulaire !
Les oiseaux, dans la langue française, ils sont partout ! On les retrouve dans une multitude d’expressions, et pas toujours pour dire des choses très flatteuses. Par exemple, saviez-vous que l’injure « bécassine » vient de la bécasse, cet oiseau réputé… comment dire… un peu simplet ? Résultat, une « bécassine », c’est une jeune fille un peu naïve, voire carrément stupide. Sympa, l’ambiance.
Et puis, il y a l’expression « se donner des noms d’oiseaux ». Quand ça vole bas dans une conversation, quand les insultes fusent, on dit parfois qu’on « se donne des noms d’oiseaux ». Pourquoi les oiseaux ? Parce que la langue française regorge de métaphores aviaires pour insulter. On peut être traité de « dinde », de « pigeon », de « vautour », et j’en passe. Tout un zoo dans nos conversations!
Heureusement, les oiseaux ne sont pas toujours synonymes d’insultes. On peut aussi avoir un « appétit d’oiseau » quand on mange très peu. Là, c’est plutôt mignon, non ? Et puis, il y a le symbole de l’oiseau…
L’oiseau, symbole de liberté (et pas que de crottin)
L’oiseau, c’est quand même un symbole fort. Liberté, légèreté, envol, rêve… On associe souvent l’oiseau à des notions positives. Un oiseau qui s’envole, c’est l’image même de la liberté. Et puis, l’oiseau, c’est aussi le symbole de la réussite, de l’atteinte des objectifs. Alors, comment concilier cette image positive avec notre expression « c’est pour les oiseaux » qui est tout sauf valorisante ? C’est là tout le paradoxe de la langue française, capable de nous surprendre à chaque détour.
Autres expressions et dictons : quand la langue s’envole
La richesse de la langue française, c’est aussi ses innombrables dictons et expressions. « Faire d’une pierre deux coups », par exemple. Rien à voir avec les oiseaux, mais c’est une autre expression imagée qui nous vient du fond des âges. Certains pensent même qu’elle remonte à l’histoire de Dédale et Icare, rien que ça !
Et puis, il y a les proverbes, ces petites phrases pleines de sagesse populaire. « À cheval donné on ne regarde pas les dents », ça vous parle ? Ce proverbe, il est universel, on le retrouve dans plein de langues différentes. Et il nous rappelle qu’il ne faut pas faire la fine bouche quand on reçoit un cadeau. C’est toujours bon à savoir, non ?
Au fait, quelle est la différence entre un dicton et un proverbe ? Le dicton, c’est souvent plus littéral, plus direct. Le proverbe, lui, est plus subtil, plus imagé, avec plusieurs niveaux de lecture possibles. Et souvent, les proverbes sont pleins d’humour, grâce à leur ironie et à leurs doubles sens.
Des oiseaux sur grand écran et en librairie
Les oiseaux, ils inspirent aussi les artistes. Au cinéma, on pense forcément au film culte d’Alfred Hitchcock, « Les Oiseaux ». Ambiance angoissante garantie ! Mais les oiseaux peuvent aussi être au cœur d’histoires d’amour et de drames familiaux, comme dans le roman « Les Oiseaux se cachent pour mourir ». Un titre un peu mélodramatique, mais qui a fait pleurer des millions de lecteurs.
Et puis, il y a le théâtre aussi. « Tous des oiseaux », une pièce de Wajdi Mouawad, nous plonge dans une réflexion profonde sur nos origines et notre identité. Les oiseaux, décidément, ils sont partout, même là où on ne les attend pas.
Oiseau, un mot qui a du vécu
Terminons notre vol au-dessus des expressions avec un petit détour par l’étymologie du mot « oiseau ». Figurez-vous que le mot « oiseau » vient du latin « avicellus », qui signifie « petit oiseau ». Logique, non ? Mais avant ça, il y avait le mot latin « avis », tout simplement « oiseau ». Et encore avant, en anglo-saxon, on disait « bredan », qui voulait dire « se reproduire ». Au départ, « bird » en anglais, ça désignait un jeune oiseau, un poussin. Puis, le sens s’est élargi à toutes les créatures à plumes. Comme quoi, les mots aussi, ils ont leur histoire, leur évolution, leurs petites surprises.
Alors, « c’est pour les oiseaux », verdict ?
Voilà, on a fait le tour de la question. « C’est pour les oiseaux », ça vient donc de l’argot militaire américain, et ça veut dire que c’est nul, sans intérêt, bon à jeter… aux oiseaux, justement, ou plutôt, à ce qu’ils picorent de moins ragoûtant. C’est moins poétique que la langue des oiseaux, mais c’est une origine amusante, non ? La prochaine fois que vous entendrez cette expression, vous pourrez briller en société en racontant son histoire surprenante. Et qui sait, peut-être que vous regarderez les oiseaux d’un œil un peu différent, en vous souvenant de leur goût… éclectique.