Pourquoi la déréalisation est-elle si effrayante ? Comprendre ce sentiment étrange et déconcertant
Vous est-il déjà arrivé de regarder autour de vous et d’avoir l’impression que quelque chose cloche ? Que le monde qui vous entoure n’est pas tout à fait réel, comme une scène de film mal réglée ou un rêve un peu trop persistant après le réveil ? C’est ça, la déréalisation. Et soyons honnêtes, c’est flippant !
Mais pourquoi ce sentiment d’irréalité nous glace-t-il le sang ? Après tout, on aime bien les films en 3D et les expériences de réalité virtuelle, non ? La différence fondamentale, c’est le contrôle. Quand on met un casque VR, on sait que c’est un jeu. La déréalisation, elle, s’invite sans prévenir et sans qu’on ait appuyé sur le bouton « play ». C’est un peu comme si votre cerveau décidait de changer de chaîne sans vous demander votre avis, et de vous mettre sur la chaîne « Twilight Zone » sans télécommande !
Alors, décortiquons ensemble ce phénomène étrange pour comprendre pourquoi il nous fait cet effet-là, et surtout, comment ne pas laisser la déréalisation gâcher notre quotidien.
Qu’est-ce que la déréalisation, au juste ?
Imaginez un instant : vous êtes dans votre salon, mais vous avez l’impression d’être séparé de tout par une vitre invisible. Vous voyez votre canapé, votre télé, les photos de famille sur la cheminée, mais tout semble lointain, étrange, comme si vous regardiez une maquette plutôt que la réalité. C’est ça, la déréalisation. C’est ce sentiment perturbant d’être détaché de son environnement, que les objets et les personnes autour de vous ne soient pas réels. Un peu comme si le monde extérieur avait perdu de sa substance, de sa saveur, de son authenticité. C’est déstabilisant, avouons-le.
Les symptômes de la déréalisation : le catalogue des sensations bizarres
La déréalisation, c’est un peu une boîte de Pandore de sensations étranges. Chaque personne la vit différemment, mais voici un petit aperçu des « cadeaux » qu’elle peut nous offrir :
- L’impression de vivre dans un rêve ou un brouillard : Vous avez cette sensation cotonneuse, comme si le monde était enveloppé de brume ou que vous étiez vous-même en train de rêver, même en étant parfaitement éveillé. C’est déroutant, car la frontière entre le rêve et la réalité devient floue.
- Un mur invisible entre vous et le monde : Cette sensation de voile ou de mur transparent qui vous sépare de votre environnement est très fréquente. Vous voyez le monde, mais vous ne le ressentez plus de la même manière. C’est comme regarder la vie à travers une vitre, sans pouvoir la toucher ou la vivre pleinement.
- Le monde semble fade, sans vie, ou factice : Les couleurs sont moins vives, les sons moins clairs, les émotions moins fortes. Tout semble artificiel, comme un décor de cinéma. C’est un peu comme si on avait baissé le volume du monde réel.
- Des perceptions déformées : Les objets et les personnes peuvent vous apparaître étranges, flous, trop nets, trop grands, trop petits… Votre perception visuelle joue des tours. Votre cerveau semble faire des blagues à vos yeux, mais ce n’est pas très drôle quand on le vit.
- Des sons bizarres : Les sons peuvent être amplifiés, étouffés, déformés. Votre perception auditive est elle aussi perturbée. Un simple bruit de porte peut devenir assourdissant, ou au contraire, vous aurez du mal à entendre ce qu’on vous dit.
- Le temps se détraque : Le temps peut sembler s’accélérer, ralentir, voire s’arrêter. Votre perception du temps est complètement chamboulée. Les minutes peuvent vous paraître des heures, ou inversement. Difficile de se repérer dans ces conditions !
- Les gens sont-ils des robots ? : Parfois, la déréalisation va jusqu’à vous faire douter de la réalité des personnes qui vous entourent. Vous pouvez avoir l’impression qu’ils sont automatisés, comme des robots, même si vous savez pertinemment que ce n’est pas le cas. C’est troublant, n’est-ce pas ?
Pourquoi la déréalisation nous fait si peur ? L’impact émotionnel
Bon, soyons clairs, se sentir détaché du monde réel, c’est pas hyper rassurant. C’est même carrément angoissant ! Plusieurs raisons expliquent cette peur panique :
- L’anxiété et la peur de l’irréalité : Le sentiment que le monde autour de vous n’est pas réel, c’est la base de l’angoisse liée à la déréalisation. Notre cerveau est câblé pour percevoir la réalité, alors quand cette perception est perturbée, ça déclenche une alarme. C’est normal d’avoir peur face à l’inconnu et à ce sentiment d’étrangeté.
- Le malaise de la déconnexion : Se sentir coupé du monde et de soi-même, c’est une expérience très désagréable. Nous sommes des êtres sociaux, et notre connexion au monde et aux autres est essentielle à notre bien-être. La déréalisation brise cette connexion, et c’est très déstabilisant émotionnellement.
- L’incompréhension : Ne pas comprendre ce qui nous arrive, ne pas pouvoir mettre de mots sur cette sensation bizarre, c’est une source de stress supplémentaire. On se sent perdu, désorienté, et parfois même, on a peur de devenir fou. Mais rassurez-vous, même si vous avez l’impression de perdre la tête, vous savez au fond que quelque chose ne tourne pas rond, et que ce n’est pas votre état normal. C’est déjà une preuve que vous gardez les pieds sur terre, paradoxalement !
La déréalisation au quotidien : quand la vie devient un défi
La déréalisation, ce n’est pas juste une sensation étrange de temps en temps. Quand elle s’installe durablement, elle peut vraiment compliquer la vie de tous les jours :
- Difficultés de concentration : Difficile de se concentrer quand on a l’impression d’être dans un rêve ! La déréalisation perturbe l’attention et la capacité à se focaliser sur une tâche. Imaginez essayer de lire un roman passionnant alors que vous avez l’impression d’être sous l’eau… Pas facile, hein ?
- Problèmes de mémoire : La déréalisation peut aussi impacter la mémoire. On a du mal à enregistrer de nouvelles informations, ou à se souvenir des choses. C’est comme si notre cerveau était embué, et qu’il avait du mal à faire son travail de stockage et de récupération des souvenirs.
- Galères au travail, à l’école, à la maison : Forcément, quand on a du mal à se concentrer et à mémoriser, ça se répercute sur tous les aspects de la vie. Difficultés scolaires, erreurs au travail, tensions à la maison… La déréalisation peut vite devenir un handicap au quotidien.
- Tensions relationnelles : La déréalisation peut aussi affecter les relations avec les autres. On peut se sentir distant, détaché, moins impliqué émotionnellement. Ce qui peut être mal interprété par nos proches. Pas facile d’expliquer à son conjoint qu’on l’aime mais qu’on a l’impression qu’il est un robot… (Même si c’est une sensation, pas une pensée rationnelle, on est d’accord !)
- Sentiment de désespoir : À force de vivre avec cette sensation bizarre et handicapante, on peut finir par perdre espoir d’aller mieux. La déréalisation peut mener à un sentiment de découragement, voire de désespoir. Mais il est important de se rappeler que ce n’est pas une fatalité, et qu’il existe des solutions.
Perte de contrôle : la peur de devenir fou
L’un des aspects les plus effrayants de la déréalisation, c’est cette impression de perdre le contrôle :
- Incapacité à contrôler ses pensées et ses émotions : On a l’impression que nos pensées et nos émotions ne nous appartiennent plus, qu’elles sont comme détachées de nous. On se sent spectateur de sa propre vie, plutôt qu’acteur. C’est une sensation très déstabilisante.
- La peur de perdre le contrôle et de devenir fou : Ce sentiment d’irréalité, associé à la perte de contrôle, peut faire peur. On craint de basculer complètement, de perdre définitivement le contact avec la réalité, de devenir « fou ». C’est une angoisse légitime, mais il est important de se rappeler que la déréalisation n’est pas une psychose. On garde toujours conscience que ce qu’on ressent n’est pas normal.
- La peur d’une maladie mentale grave ou d’un problème cérébral : Face à ces sensations étranges, on peut se demander si on n’a pas un problème grave, une maladie mentale ou un dysfonctionnement cérébral. On peut passer beaucoup de temps à essayer de comprendre ce qui nous arrive, à vérifier si on est toujours « réel ». Cette inquiétude est compréhensible, mais il est important de consulter un professionnel pour avoir un diagnostic précis et adapté.
Atteinte à l’identité et à la perception
La déréalisation peut aussi ébranler notre identité et notre perception du monde :
- Impact sur le sentiment d’identité : Se sentir détaché du monde extérieur peut aussi nous faire nous sentir détaché de nous-même. Notre identité, notre sens du « moi », peut être fragilisé. On peut avoir l’impression de ne plus se reconnaître, de ne plus savoir qui on est vraiment.
- Altération de la perception du temps et de l’espace : Comme on l’a vu, la déréalisation perturbe notre perception du temps. Mais elle peut aussi affecter notre perception de l’espace. On peut se sentir désorienté, avoir du mal à se repérer dans l’espace. C’est comme si notre GPS interne était en panne.
La détresse émotionnelle sous-jacente
La déréalisation n’est pas un problème en soi, c’est souvent le symptôme d’une détresse émotionnelle plus profonde :
- La déréalisation comme mécanisme de défense : Parfois, la déréalisation survient comme une sorte de bouclier protecteur face à un stress intense ou un traumatisme. C’est comme si notre cerveau se mettait en mode « déconnexion » pour nous protéger d’émotions trop fortes. C’est une réaction de survie, même si elle est désagréable.
- Le rôle de l’anxiété : L’anxiété est souvent étroitement liée à la déréalisation. L’anxiété peut déclencher des épisodes de déréalisation, et la déréalisation peut à son tour renforcer l’anxiété. C’est un cercle vicieux. Sachez que de nombreuses personnes souffrant de troubles anxieux expérimentent des symptômes dissociatifs comme la déréalisation.
Alors, pourquoi la déréalisation est-elle si effrayante ? Parce qu’elle nous confronte à l’étrangeté du monde et de notre propre esprit. Parce qu’elle nous fait perdre nos repères, notre sentiment de contrôle, et notre connexion à la réalité. Mais il est essentiel de se rappeler que la déréalisation est un symptôme, pas une maladie mentale grave en soi. Et surtout, qu’il existe des solutions pour aller mieux. Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale. Il pourra vous aider à comprendre ce qui se passe, et à retrouver un quotidien plus serein et plus réel, promis ! Et rappelez-vous, même si le monde vous semble parfois un peu « fake », vous, vous êtes bien réel, et votre ressenti est légitime. Prenez soin de vous !
