Quelle est la matière la plus polluante au monde ? La réponse va vous étonner (ou pas !)
Alors, accrochez-vous bien à vos slips en coton bio (ironie, ironie…), car la question de la matière la plus polluante au monde mérite qu’on s’y penche sérieusement, mais avec un brin de légèreté, sinon, on déprime direct. La réponse, mesdames et messieurs, n’est pas celle que l’on croit forcément. Oubliez un instant le plastique, le pétrole ou je ne sais quel autre coupable désigné d’office. Accrochez-vous à votre canapé (lui aussi potentiellement polluant, mais on y reviendra), car le champion de la pollution, celui qui se cache sournoisement dans nos placards, c’est… roulement de tambour… l’industrie de la mode !
Oui, oui, vous avez bien lu. Votre dressing, ce temple de la consommation, cette caverne d’Ali Baba textile, est en réalité un acteur majeur de la pollution mondiale. Ah, ça calme, hein ? On se sent tout de suite moins fashion victim et plus complice d’un crime contre la planète. Mais avant de vider vos armoires dans un accès de culpabilité aiguë, décortiquons ensemble cette affirmation choc. Parce que balancer une info pareille sans explication, ce serait un peu comme porter des Crocs en soirée : c’est possible, mais ça demande un minimum de justifications.
La mode, cette industrie (pas si) merveilleuse
L’industrie de la mode, c’est un peu comme votre voisin un peu trop enthousiaste pour le karaoké : au début, ça a l’air sympa, festif, coloré. Mais quand la soirée s’éternise et que les fausses notes s’accumulent, on commence à regretter amèrement d’avoir accepté l’invitation. Et bien pour la mode, c’est pareil. Derrière les paillettes, les podiums et les promotions alléchantes, se cache une réalité beaucoup moins glamour : une pollution à tous les étages de la fusée. Et quand on dit tous les étages, croyez-nous, on n’exagère pas.
Tenez, parlons un peu d’eau. L’eau, cet élément vital, cette ressource précieuse qu’on gaspille allègrement en tirant la chasse d’eau (oui, vous aussi, on vous voit). Figurez-vous que la mode, à elle seule, engloutit 4% de l’eau potable mondiale ! 4% ! C’est comme si, à chaque fois que vous achetez un T-shirt à 5 euros, vous vidiez une piscine olympique. Bon, ok, l’image est un peu forte, mais l’idée est là. Et ce n’est que le début du festival des horreurs écologiques.
Parce que figurez-vous que la pollution, dans l’industrie textile, c’est un peu comme les Pokémons : il y en a à toutes les étapes. De la production des fibres (qu’elles soient naturelles ou synthétiques) à la distribution (avec tous ces joyeux transports qui carburent au fuel), en passant par la transformation de la matière première en fil, le tissage, la confection, et même l’entretien de vos vêtements (oui, le lavage aussi pollue, surprise !), c’est un véritable festival de joyeusetés polluantes. On a presque envie d’applaudir, si ce n’était pas aussi désastreux pour la planète.
Zoom sur les matières qui fâchent : le coton, star déchue de l’écologie
Maintenant qu’on a posé le décor, parlons un peu des stars du crime environnemental, les matières textiles les plus polluantes. Et commençons par un poids lourd, un incontournable de nos dressings : le coton. Ah, le coton ! Douceur, confort, naturalité… Sur le papier, il a tout bon, le bougre. Sauf qu’en réalité, c’est un peu le Dr Jekyll et Mr Hyde de la fibre textile. Sous son aspect angélique se cache un monstre de consommation et de pollution.
Le coton conventionnel, mes amis, c’est un peu l’ennemi public numéro un de la planète. Sa culture est une catastrophe écologique à grande échelle. Tenez-vous bien : pour faire pousser cette petite boule de fibres blanches, il faut des quantités d’eau… phénoménales ! Oui, phénoménales, on insiste. Selon les techniques utilisées, on parle de 5 000 à 17 000 litres d’eau pour produire UN SEUL kilo de coton. Un kilo ! C’est l’équivalent de 1 à 3 mois de consommation d’eau pour une personne. Pour un T-shirt ! On hallucine, non ?
Et l’eau n’est pas le seul problème. Le coton, c’est aussi un grand amateur de pesticides et de fertilisants. Un vrai goinfre, ce coton. Figurez-vous que la culture du coton représente 25% des insecticides, 10% des herbicides et 4% des fertilisants azotés et phosphorés utilisés dans le monde. 25% des insecticides pour UNE SEULE culture ! C’est comme utiliser un lance-flammes pour allumer une bougie. Totalement disproportionné, et surtout, totalement toxique.
Ces produits chimiques, devinez où ils finissent ? Bingo ! Dans l’eau. Eau potable, rivières, nappes phréatiques… Tout y passe. Et forcément, ça fait des dégâts. Pollution de l’eau, destruction de la biodiversité, problèmes de santé pour les populations locales… Le coton conventionnel, c’est un peu le domino qui fait tomber tout le reste.
Et si vous voulez une illustration concrète de la catastrophe cotonnière, penchez-vous sur le désastre de la mer d’Aral. Vous connaissez ? Non ? Alors accrochez-vous. Dans les années 60, l’Union soviétique, dans un élan de génie écologique (humour, bien sûr), a décidé de transformer l’Asie centrale en champ de coton géant. Problème : il ne pleut pas des masses dans le coin. Solution (désastreuse) : détourner les eaux des principaux affluents de la mer d’Aral pour irriguer les champs de coton. Résultat : la mer d’Aral a perdu 75% de sa surface et 90% de son volume. 75% et 90% ! C’est comme si on vous amputait des trois quarts de votre corps et des neuf dixièmes de votre cerveau. Catastrophique, on vous dit. Et les conséquences sont dramatiques : eau plus salée, disparition de la vie aquatique, augmentation de la mortalité infantile, des cancers, des maladies respiratoires… Tout ça à cause du coton. Sympa, non ?
Alors, le coton bio, c’est la solution miracle ? Meilleur, c’est sûr. Moins gourmand en eau (mais toujours gourmand quand même), cultivé sans pesticides chimiques… C’est un pas dans la bonne direction. Mais attention, le coton bio n’est pas parfait. Il consomme toujours de l’eau pour l’irrigation, et les teintures peuvent poser problème si elles ne sont pas écologiques. Et le blanchiment à l’eau oxygénée, censé remplacer le chlore, n’est pas toujours la norme. Bref, le coton bio, c’est mieux, mais il faut rester vigilant. Et surtout, consommer moins, c’est encore mieux.
La laine, douce et chaude, mais pas si écolo que ça
Après le coton, parlons laine. La laine, cette matière douce, chaude, naturelle… L’alliée idéale pour affronter l’hiver avec style et confort. Sauf que, surprise ! La laine aussi a son lot de casseroles écologiques. Figurez-vous qu’un rapport du Global Fashion Agenda a carrément classé la laine parmi les 5 matières les plus polluantes à fabriquer au monde. Les 5 ! On ne s’y attendait pas à celle-là, hein ?
Le problème principal de la laine, c’est… les moutons. Oui, les moutons, ces adorables boules de laine sur pattes. Le souci, c’est qu’ils pètent. Beaucoup. Et leurs pets contiennent du méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2 (28 fois plus, pour être précis). Chaque mouton émet environ 30 litres de méthane par jour. 30 litres ! Imaginez un troupeau de moutons… C’est un véritable orchestre de pets méthaneux. Et forcément, ça contribue au réchauffement climatique. Alors, la prochaine fois que vous voyez un pull en laine, pensez aux pets de moutons. Ça vous réchauffera peut-être moins le cœur.
Et les pets de moutons ne sont pas le seul problème. Le traitement de la laine est aussi une source de pollution importante. Après la tonte, la laine brute est pleine d’impuretés : sels organiques, terre, graisse… Il faut la laver, la nettoyer. Et ce lavage, devinez quoi ? Il pollue. Évacuation de matières organiques, de pesticides utilisés sur les moutons… C’est la fête à la pollution. À tel point que les gros producteurs de laine préfèrent envoyer leur laine brute en Asie pour la faire laver. Moins de contraintes environnementales, moins de contrôles… C’est pratique, mais pas très glorieux. Et après le lavage, blanchiment, teinture, impression, apprêt… Nouvelle vague de produits chimiques rejetés dans les eaux usées. Bref, la laine, c’est un peu le serpent qui se mord la queue en matière de pollution.
Synthétique, artificiel : le match des matières qui font mal à la planète
Passons maintenant aux matières synthétiques et artificielles. Polyester, polyamide, nylon, lycra… Viscose, modal… Ces noms vous disent quelque chose ? Normal, ils sont partout dans nos vêtements. Et malheureusement, eux aussi ont un impact environnemental loin d’être négligeable.
Les matières synthétiques, déjà, c’est le pétrole. Le pétrole, cette ressource fossile non renouvelable dont on essaie désespérément de se débarrasser (mais qu’on continue de brûler allègrement). Figurez-vous que 70% de la production de matières synthétiques vient du pétrole. 70% ! C’est énorme. Et forcément, ça pose problème. Extraction du pétrole, transformation… Tout ça consomme de l’énergie, émet des gaz à effet de serre (40% des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie textile, rien que ça), et contribue au réchauffement climatique. Sympa, non ?
Et ce n’est pas tout. Les matières synthétiques, quand on les lave, elles relâchent des microplastiques. Des microplastiques, ces petites particules de plastique qui polluent les océans, contaminent la faune marine et se retrouvent même dans notre assiette. Plus d’un tiers (35%) des microplastiques évacués dans les océans viendraient du lavage de textiles synthétiques. 35% ! C’est l’équivalent de 500 000 tonnes de plastique, soit 50 milliards de bouteilles en plastique. 50 milliards ! De quoi remplir quelques piscines olympiques, voire quelques mers d’Aral. Alors, la prochaine fois que vous lavez votre polaire en synthétique, pensez aux microplastiques. Et à la planète qui suffoque.
Les matières artificielles, type viscose et modal, c’est un peu différent. Elles ne viennent pas du pétrole, mais du bois. Du bois, a priori, c’est naturel, renouvelable, écolo, tout ça… Sauf que, là encore, la réalité est un peu plus complexe. Pour produire ces matières artificielles, il faut de la cellulose de bois. Et pour avoir de la cellulose de bois, il faut des arbres. Beaucoup d’arbres. 70 millions d’arbres abattus chaque année, rien que pour l’industrie textile. 70 millions ! C’est comme si on rasait une forêt de la taille du Portugal tous les ans, juste pour faire des vêtements. Forcément, ça pose problème. Déforestation, destruction de la biodiversité, monoculture… Le cocktail est explosif.
Et la transformation du bois en viscose, c’est pas non plus une partie de plaisir écologique. Le procédé est gourmand en eau (400 à 11 000 litres d’eau pour 1 kg de viscose, encore plus que le coton !), et utilise des produits chimiques bien toxiques : soude caustique, disulfure de carbone, acide sulfurique… Des produits qui restent en partie dans les tissus, malgré les lavages, et qui peuvent être toxiques pour la main d’œuvre et pour le consommateur. Bref, la viscose, c’est un peu le loup déguisé en agneau écologique. Méfiance.
Alors, on s’habille en quoi maintenant ? Les alternatives éco-responsables à la rescousse !
Bon, après ce tableau apocalyptique, on pourrait avoir envie de se balader tout nu dans la nature (attention aux moustiques). Mais rassurez-vous, il existe des alternatives plus éco-responsables pour s’habiller sans (trop) culpabiliser. Le lin, le chanvre, le Tencel… Ces matières, moins connues que le coton ou le polyester, ont pourtant de sérieux atouts écologiques.
Le lin, par exemple, c’est un champion de la sobriété. Biodégradable, peu gourmand en eau (beaucoup moins que le coton), facilement cultivable en bio, tout est bon dans le lin. Et en plus, c’est une culture locale, la France étant l’un des plus grands producteurs mondiaux. Cocarde !
Le chanvre, encore peu utilisé dans le textile, c’est une fibre super résistante qui ne pollue presque pas. Sa culture a même des effets bénéfiques sur les sols. Que demande le peuple ?
Le Tencel, lui, est une alternative intéressante au coton et à la viscose. Fabriqué à partir de pulpe de bois (mais de forêts gérées durablement, normalement), il est moins gourmand en eau et en produits chimiques que la viscose. Un bon compromis.
Et puis il y a les textiles biologiques, labellisés GOTS. Ce label, très exigeant, garantit une culture sans pesticides ni insecticides, une consommation d’eau réduite, des teintures écologiques, des conditions de travail décentes… Le top du top, en somme.
Et enfin, last but not least, le recyclage, l’upcycling, la seconde main… Réutiliser ce qui existe déjà, plutôt que de produire toujours plus de neuf, c’est LA solution la plus écolo. Coton recyclé, fibres synthétiques recyclées… L’industrie du recyclage textile est encore balbutiante, mais elle a un potentiel énorme. Et la seconde main, c’est déjà une tendance forte, notamment chez les jeunes. Friperies, plateformes de vente en ligne… Le vintage a le vent en poupe, et c’est tant mieux pour la planète.
Alors, quelle est la matière la plus polluante au monde ? Vous l’aurez compris, la réponse est complexe. Mais une chose est sûre : l’industrie de la mode a un impact environnemental colossal. Et le coton conventionnel, la laine, les matières synthétiques et artificielles sont loin d’être des amis de la planète. Alors, la prochaine fois que vous craquerez pour un nouveau vêtement, pensez-y à deux fois. Privilégiez les matières éco-responsables, la seconde main, le recyclage, et surtout, consommez moins. Votre dressing (et la planète) vous remercieront. Et vous aurez peut-être même une excuse pour porter des vêtements confortables et moins à la mode. Parce qu’après tout, le plus important, c’est d’être bien dans ses baskets, non ? Même si elles sont en coton bio et recyclé.