Est-il Possible de Fumer du Sureau ? La Réponse Étonnante (et Quelques Blagues au Passage)
Alors, la question qui brûle toutes les lèvres (et peut-être bientôt autre chose, on y vient) : oui, il est tout à fait possible de fumer du sureau ! Voilà, c’est dit. Vous pouvez maintenant impressionner vos amis lors de votre prochaine soirée botanique improvisée. Mais attendez, ne sortez pas vos pipes et vos feuilles de sureau tout de suite ! Il y a quelques petites choses croustillantes à savoir avant de vous improviser fumeur de Sambucus Nigra.
Le sureau, parlons-en un peu. Sous son nom latin un peu pompeux, Sambucus Nigra, se cache un arbuste plutôt commun. Un peu le voisin sympa, mais parfois envahissant, que l’on croise un peu partout, des haies champêtres aux terrains vagues. On le reconnaît facilement, ce grand escogriffe aux fleurs blanches crème parfumées et aux petites baies noires brillantes. Botaniquement parlant, c’est un membre de la famille des Caprifoliacées. Imaginez un peu, la même famille que le chèvrefeuille ! La classe, non ?
Notre ami le sureau, il pousse un peu partout en Europe et en Asie. Il n’est pas du genre difficile. Il aime bien les coins un peu négligés, les décombres… Un vrai aventurier de la friche ! Son écorce claire est constellée de petites marques, comme des lentilles miniatures. Ses branches, elles, cachent un secret : une moelle blanche et épaisse. Autrefois, les scientifiques en herbe l’utilisaient pour préparer leurs observations au microscope. C’est dire si le sureau a toujours été au service de la science, à sa manière.
Ses feuilles, parlons-en des feuilles ! Grandes, composées de cinq à sept folioles pointues, elles ne sentent pas la rose quand on les froisse. Disons-le franchement, ça sent plutôt… disons… la verdure un peu passée. Mais ne vous fiez pas à leur parfum peu engageant. C’est de ces feuilles dont il est question quand on parle de fumer le sureau. Et oui, vous avez bien lu. Les feuilles de sureau, séchées, peuvent se fumer comme du tabac. Information surprenante, n’est-ce pas ? On imagine déjà les réunions clandestines de fumeurs de sureau, cachés au fond du jardin, loin des regards inquisiteurs.
Mais pourquoi diable fumer des feuilles de sureau ? Est-ce pour le plaisir gustatif ? Pour planer comme un aigle royal ? Euh, pas vraiment. Si on en croit les informations disponibles, ce n’est pas pour un trip psychédélique que nos ancêtres se sont mis à fumer du sureau. Non, c’était plutôt pour des raisons… disons… médicales. Enfin, façon de parler. Car il faut bien avouer que les propriétés médicinales du sureau sont parfois un peu… comment dire… surprenantes.
La seconde écorce, par exemple, celle qui se cache sous l’écorce extérieure, a une odeur « forte et nauséeuse ». Appétissant, n’est-ce pas ? Eh bien, figurez-vous qu’on la considérait comme un « diurétique très vanté ». Oui, oui, « très vanté ». On la recommandait contre les œdèmes généralisés, l’ascite (cette joyeuseté qui fait gonfler le ventre) ou encore la néphrite aiguë avec œdème. Rien que ça ! Et en prime, elle est aussi « laxative ». Alors, si vous avez des problèmes de transit, vous savez ce qu’il vous reste à faire… Ou pas. On ne vous encourage à rien, hein !
Les feuilles, donc, celles qu’on peut fumer. Elles auraient des propriétés « analogues à celles de l’écorce » : diurétiques et laxatives. Décidément, le sureau n’est pas dans la demi-mesure ! Mais attention, on précise bien qu’elles sont « rarement utilisées en usage interne ». Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Par contre, elles sont « renommées contre les hémorroïdes et les brûlures ». Voilà qui est plus précis. Donc, si vous avez un coup de soleil et les hémorroïdes qui vont avec, la feuille de sureau pourrait être votre alliée. À tester avec prudence, bien sûr.
Et puis, il y a cette phrase fatidique : « On peut les fumer sèches comme le tabac. » Voilà, c’est dit, c’est écrit noir sur blanc. Les feuilles de sureau, une alternative au tabac ? Une façon originale de se sevrer ? Un nouveau hobby pour les botanistes fumeurs ? Les questions fusent ! Imagine-t-on un jour des paquets de « Sureau Gauloises » ou de « Feuilles de Sureau Doux » chez votre buraliste préféré ? L’avenir nous le dira. En attendant, restons prudents et informés.
Les fleurs de sureau, elles aussi, ont leur mot à dire. Fraîches, elles seraient laxatives. Décidément, c’est le thème récurrent ! Sèches, elles deviennent surtout « sudorifiques », mais aussi diurétiques. Le sureau, champion toutes catégories de la vidange ! Grâce à leur pouvoir diurétique, les fleurs de sureau sont « très utilisées pour leur action minceur ». Alors, mesdames, messieurs, oubliez les régimes farfelus, la solution est peut-être dans votre jardin ! (Non, on plaisante, bien sûr. Consultez un professionnel de santé avant de vous lancer dans un régime à base de fleurs de sureau.)
On emploie les fleurs de sureau « chaque fois qu’il faut provoquer une transpiration abondante et salvatrice ». Rhume, fièvres éruptives (rougeole, scarlatine), affections catarrhales (bronchite, grippe), crise de rhumatisme… Le sureau, un peu le couteau suisse de la pharmacie naturelle d’antan. Elles seraient aussi utiles en cas de toux spasmodique, pour réduire l’inflammation bronchique. Et en usage externe, adoucissantes et résolutives, contre les fluxions, les engelures, les crises de goutte, les inflammations oculaires… Bref, la fleur de sureau, c’est un peu la solution à tous les maux, si on en croit les écrits.
Les baies, enfin, ces petites billes noires et luisantes. Elles aussi, elles sont sudorifiques et, à forte dose, « elles deviennent purgatives ». Décidément, le sureau et la purge, c’est une grande histoire d’amour. On les recommande contre les rhumatismes et l’œdème. La boucle est bouclée.
Alors, que retenir de tout ça ? Oui, on peut fumer des feuilles de sureau. Mais ce n’est probablement pas pour le plaisir récréatif. C’était plutôt une pratique d’autrefois, liée à des croyances sur les propriétés médicinales de la plante. Aujourd’hui, on préférera peut-être une bonne tisane de fleurs de sureau pour se réchauffer en hiver, ou une délicieuse confiture de baies de sureau pour accompagner son pain grillé. Et pour fumer… eh bien, on laissera ça au tabac, ou à d’autres herbes plus… euh… conventionnelles. Mais l’idée d’avoir fumé du sureau, même juste une fois pour l’expérience, avouez que ça a un certain charme, non ? De quoi épater la galerie, en tout cas !